En respect des dispositions de l’article 59 de la loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances, le Débat d’orientation budgétaire (DOB) pour 2019 a eu lieu ce jeudi 28 juin 2018 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo en présence du ministre du Plan, Abdoulaye Bio Tchané. À cette occasion, un coup de chapeau a été tiré au ministre des Finances et de l’économie Romuald Wadagni, le Directeur général du Budget (DGB) Rodrigue Chaou et les cadres dudit ministère qui ont fait un travail de qualité. À en croire le document présenté par le Gouvernement, les orientations budgétaires de 2019 sont conformes aux grandes options prises par le Programme d’actions du gouvernement (PAG) et aux engagements pris par l’Etat dans le cadre de son Programme économique et financier avec le Fmi.
En prélude à la conception du Budget général de l’Etat, gestion 2019, le gouvernement par décret n°2018-207 du 06 juin 2018, a transmis à l’Assemblée nationale, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep), les Documents de programmation pluriannuelle des dépenses (Dppd) , les annexes et une note de présentation. Ces documents ont fait l’objet du Débat d’orientation budgétaire (Dob) ce jeudi 28 juin 2018 au Parlement conformément à la loi organique relative aux lois des finances. À cette occasion, le gouvernement a été représenté par le ministre du Plan Abdoulaye Bio Tchané et le ministre de l’Agriculture, Gaston Dossouhoui. Les députés en ont profité pour faire part de leurs attentes pour 2019. La présentation du gouvernement porte sur la situation économique et financière sur la période 2015-2018 et les perspectives économiques et financières sur le triennal 2019-2021. Parlant de la situation économique sur la période 2015-2018, il faut noter qu’au plan national, l’activité économique a affiché une nette remontée en 2017. Un taux de croissance de 5,6% en 2017 contre 4.0 % en 2016. Cette amélioration de la croissance est principalement imputable à une bonne tenue de la production de coton qui a atteint un deuxième niveau historique en l’espace de deux ans (02), une vitalité de l’activité dans le secteur des Btp en lien avec l’ouverture effective de plusieurs chantiers inscrits au Pag, la reprise progressive de l’activité au Nigeria qui a renoué avec une croissance positive avec des effets induits sur le trafic au Port de Cotonou. Du point de vue de la situation financière sur la période 2015-2018, les opérations financières de l’Etat ont été caractérisées par un accroissement aussi bien des recettes que des dépenses. Les recettes totales des régies se sont situées à 944, 4 milliards de FCFA en 2017 contre 745,7 milliards de FCFA en 2016 et 819, 5 milliards de FCFA en 2015. Quant aux recettes non fiscales, elles sont ressorties à 231, 6 milliards de Fcfa en 2017 contre 104, 6 milliards de Fcfa en 2016 et 106,4 milliards de Fcfa en 2015. Ce qui fait qu’entre 2016 et 2017, les recettes publiques ont affiché une hausse de 26,6 %.
Pour ce qui est des dépenses totales de l’État, elles s’établissent à 1318, 1 milliards de Fcfa en 2017 contre 1086, 3 milliards de FCFA en 2016 et 1242,3 milliards de Fcfa en 2015. Ce qui fait une progression de 21,3 % portée par les dépenses d’investissements en comparaison aux réalisations de 2016. Pour l’année 2018, la loi des finances s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 1.862,9 milliards de Fcfa. Les ressources du budget général s’élèvent à 1135,6 milliards de Fcfa pour la loi des finances 2017 soit une augmentation de 12,6 %. Le déficit budgétaire hors dons se situerait à 7,0 % du PIB en 2017 contre 6,7 % en 2016 et 8,6 % du PIB en 2015 et la dette publique est ressortie à 54,4 pour 100 en 2017 contre 49,5 % en 2016 et 42,4 % en 2015. Elle reste contenue dans la norme communautaire de 70% du PIB.
Par ailleurs, le gouvernement a présenté ses grandes orientations pour 2019-2021. En 2019, la conduite de la politique économique restera conforme aux grandes options prises par le Pag et aux engagements pris par l’État dans le cadre de son Programme économique et financier avec le Fmi. En 2019, le taux de croissance de l’économie devrait se situer entre 6,3 % et 7,8 % selon le scénario de référence qui s’aligne sur le Programme économique et financier conclu avec le Fmi sur la période 2017-2019. Il prend en considération les risques qui pèsent sur l’économie. Quant au scénario alternatif, il est orienté vers l’accélération rapide de la croissance de l’économie, une réduction substantielle de la pauvreté....Au regard du cadrage macroéconomique, les ressources totales du budget général devraient afficher une hausse de 10,1 % en moyenne annuelle sur la période 2019-2021. Spécifiquement pour 2019, elles s’afficheraient à 1.139,7 milliards de Fcfa contre 1063,6 milliards de FCFA en 2018, soit une hausse de 7,2 %. Du côté des charges, l’État maintiendrait sa politique de priorisation des PPP au détriment des investissements publics afin de contenir le déficit budgétaire. Ainsi les dépenses du budget général connaîtraient un taux de progression moyen de 1,9% sur la période 2019-2021. En matière de mobilisation des ressources, la politique publique sera orientée vers la modernisation de l’administration fiscale et l’élargissement de la base imposable. En résumé, le budget 2019 permettra d’atteindre les objectifs ci-après : porter le taux de pression fiscale de 14,7 % en 2018 à 15,1 % en 2019 et 16,2 % en 2021, réduire progressivement le ratio masse salariale sur recettes fiscales de 44,2 % à 38,7 % en 2019 et 36,6 % en 2021, réduire le déficit budgétaire (dons compris) en pourcentage du PIB de 4,7 % en 2018 à 1,9 % en 2019 et 0,2 % en 2021. En matière de sécurité sociale, l’État veillera à consolider la situation financière de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss).
Karim O. ANONRIN