(L’accessibilité et la disponibilité, le vrai défi)
La phase de répression contre l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables en République du Bénin est imminente et aurait même déjà démarré depuis ce mercredi, 27 juin 2018, selon le Directeur général de l’environnement et du climat (Dgec), Prof Martin Aïna sur les antennes de « Océan Fm ». Mais de son intervention relayée également par le journal “ Le Matinal“, il ressort que les sachets biodégradables sont accessibles à partir de 50 francs Cfa. Un coût vraiment élevé qui pourrait faire grincer les dents pour diverses raisons…
Les sachets plastiques non biodégradables incriminés sont accessibles depuis toujours à partir de 5 francs seulement. Avec 5f, 10f, 25f, les populations pouvaient s’offrir les sachets à n’importe quel endroit pour leurs besoins. Mais ces sachets sont appelés désormais à disparaître du territoire béninois notamment avec l’adoption de la loi n°2017-39 du 26 décembre 2017, portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution, et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin. Si les impacts environnementaux et sanitaires liés à l’usage des sachets plastiques non biodégradables sont inquiétants et compris des béninois, l’application des dispositions de ladite loi pourrait entraîner des grincements de dents. Pour cause, le coût élevé des sachets biodégradables. 50fcfa pour un sachet biodégradable au lieu de 5fcfa ? Cela pourrait bien poser problème compte tenu des réalités sociales notamment le pouvoir d’achat actuel des béninois. Certes, c’est une avancée de doter le Bénin d’une loi régissant l’usage des sachets plastiques, mais, il ne faudra pas perdre de vue les préalables qui s’imposent en vue d’une application sans heurts ni résistance des dispositions légales concernées. Et comme nous l’avons publié dans nos récentes parutions, il faudra impérativement jouer sur le coût des sachets biodégradables à introduire sur le marché béninois. Plus important, l’information liée au coût a-t-elle été servie lors des quelques séances de sensibilisation ? La question reste toute posée. Outre le défaut d’une large vulgarisation de la loi, il importe de s’interroger sur les dispositions prises pour garantir la disponibilité des sachets biodégradables dans tous les coins du pays. Combien de firmes sont commises à cette tâche ? De toute façon, la disponibilité et l’accessibilité doivent davantage préoccuper dans cette aventure. Et déjà, l’accès au sachet à partir de 50 fcfa pourrait simplement faire lever le ton dans le rang des consommateurs. Il est peut-être encore temps d’y penser !