L’Armée béninoise apprête la troupe pour une défense efficace du territoire contre les attaques terroristes en agglomération. Du 26 au 29 juin 2018, elle a organisé une manœuvre militaire dans les départements du Zou et des Collines. Dénommée « Dassa 2018 », cette manœuvre vise à renforcer le savoir-faire du personnel militaire en combat en zone urbaine.
Les éléments de l’Armée de terre ont démontré, vendredi 29 juin 2018, au haut commandement militaire et aux invités de marque venus assister à l’assaut final de l’exercice « Dassa 2018 » ce dont ils sont capables. Tout est parti d’un scénario, inspiré des attaques terroristes perpétrées, ces derniers jours, dans certains pays de la sous-région. Selon le Lieutenant-colonel Edmond Digny, directeur de l’exercice, il s’agit de la traque de groupes armés venus s’emparer d’une localité fictive appelée Adjidjaville. « C’est une ville spécialement conçue dans le cadre de la manœuvre à Dassa-Zoumè et représentant l’ensemble des styles d’habitation du Bénin », a-t-il précisé. C’est ainsi que le Groupement tactique interarmes (Gtia), faisant office d’Etat-major de l’armée régulière, a reçu la mission de conquérir la localité assaillie. Avec une compagnie d’infanterie, un peloton blindé, une batterie d’artillerie et des sections du génie et de la garde républicaine, les hommes du Lieutenant-colonel Edmond Digny engagent les hostilités contre une trentaine de combattants surexcités équipés de pickups lourdement armés. Seulement, ils affrontent l’ennemi dans un type de combat dont ils n’étaient pas habitués : le combat en zone urbaine. « Jusqu’ici, les militaires avaient l’habitude des combats en rase campagne et sur les fronts de guerre. Or, aujourd’hui, nous constatons la résurgence de nouvelles menaces asymétriques dont les agglomérations sont devenues les principaux champs de bataille », a confié le Colonel Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major de l’armée de terre et principal initiateur de la manœuvre. A l’en croire, l’objectif de l’exercice est double. Dans un premier temps, il s’agit d’entraîner et d’aguerrir le personnel de l’armée de terre à faire face efficacement aux menaces asymétriques. Et dans un deuxième temps, il faut outiller la troupe à anticiper sur toutes formes de menaces. La première phase de la manœuvre, qui s’est déroulée du 20 au 22 juin 2018 à Porto-Novo au cours du Command post exercice (Cpx) a permis aux officiers supérieurs de mettre en pratique leur savoir-faire en état-major pour concevoir une opération de combat en agglomération. Quant à l’assaut final, il a consisté à mettre en exécution sur le terrain la stratégie de guerre peaufinée au Cpx. Pour les soldats de l’armée régulière, le défi est de réussir à déloger les assaillants d’Adjidjaville sans mettre en danger la vie des civils.