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Politique Nationale: Bruno Amoussou rompt le silence

Publié le mercredi 4 juillet 2018  |  L`événement Précis
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© Autre presse par DR
Président des membres de l’Union fait la Nation, Bruno Amoussou
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Le Président d’honneur de l’Union fait la Nation (Un) était l’invité spécial d’une émission hier, sur la chaîne de la télévision nationale qui a porté sur le thème «Le Bénin de la rupture vu par Bruno Amoussou». L’homme, avec son aisance habituelle, a réagi sur presque tous les grands sujets d’actualité dont le projet d’amendement de la constitution béninoise, les propositions portant code électoral et charte des partis politiques récemment introduites au parlement, la gouvernance Talon, la Coalition des opposants créée à Djeffa.

« Le projet d’amendement de la constitution est objectif » a d’emblée soutenu sur le plateau de la télévision nationale, le député Bruno Amoussou, président d’honneur du groupe politique Union fait la Nation. Invité de l’émission spéciale « Le Bénin de la rupture vu par Bruno Amoussou», l’un des initiateurs de ce projet qui sera examiné ce jeudi en plénière au parlement, affirme que « l’alignement des mandats est une réforme qui vient stabiliser le calendrier électoral ». Pour lui, cette proposition qui est l’une des quatre que contient ce projet, vient assurer la stabilité du calendrier électoral. « Nous avons un système où le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans et les députés, pour 4 ans. Nous avons eu à faire ces deux scrutins ensemble entre 1991 et 2001 et si nous continuons ainsi, nous aurons la même chose en 2031. Le système actuel ne permet pas de stabiliser le calendrier électoral car il se renouvelle tous les 20 ans. Ce système n’est pas tenable et ne fonctionne pas », a expliqué Bruno Amossou. Il est alors indispensable, selon lui, de revoir l’ensemble du système pour que les élections se déroulent la même année. « Pour y arriver, il faut porter le mandat des députés à 5 ans. Les élections présidentielles et législatives doivent se tenir dans la même année pour éviter de les organiser tous les ans. Il nous faut arriver à un cycle dans lequel nous consacrons une seule année aux questions électorales, et les autres années aux questions de développement », renchérira l’invité spécial de la télévision nationale. Il fera également savoir que cette réforme ne concerne pas les députés de la 7ème législature dont le mandat de 4 ans s’achève.

« Ce qui est proposé n’a rien d’instable. On veut régler des problèmes clairs connus de tous », a enchaîné Bruno Amoussou, faisant constater que les autres points de la loi relatifs à l’abolition de la peine de mort, l’instauration de la cour des comptes et la promotion des femmes dans le milieu politique tant au plan local, communal qu’à l’Assemblée nationale ne rencontrent aucune difficulté pour leur appréciation au sein de l’opinion publique.

« Notre souhait, c’est d’avoir de véritable partis politiques »

Bruno Amoussou a également abordé la question du code électoral et celle de la nouvelle charte des partis politiques. Selon ses explications, le projet de code électoral déposé au parlement et qui a fait l’objet d’un séminaire national n’est que le regroupement de tous les textes de lois qui règlementent les élections au Bénin. « Nous avons une série de lois votées sur plusieurs années et par lesquelles nous allons au scrutin. J’ai conduit moi-même ce travail de fusion des lois avec les dispositions nécessaires pour la bonne organisation des élections », a-t-il laissé entendre. L’invité n’a pas manqué de réagir aux inquiétudes des uns et des autres sur la question de la résidence sans interruption pendant un an pour tous les candidats. Selon lui, cette disposition n’est pas nouvelle, elle n’émane pas du gouvernement en place. Il cite à ce propos, la loi 94-015 votée en 1994, et qui abordait déjà la question. Il a également évoqué les rapports des commissions Ahanhanzo et Gnonlonfoun sur la question de la révision de la constitution, qui sont revenus tous sur cette disposition nécessaire à ses yeux. « Cela ne signifie pas que la personne ne peut pas sortir du pays, mais elle doit y élire domicile et y vivre. Cette question de résidence sans interruption est antérieure à l’actuel code électoral », a clarifié l’invité.

Au sujet du quitus fiscal, Bruno Amoussou a balayé d’un revers de main l’idée de ceux qui pensent que cette disposition est une invention orientée contre une frange de personnes. Il se réfère encore aux rapports des commissions Ahanhanzo et Gnonlonfoun sur la révision de la constitution et estime que ce sont ces rapports qui ont proposé comme condition d’éligibilité, le quitus fiscal. « Ce qu’il y a d’important, c’est qu’il y a un consensus autour de cette question et tout le monde est unanime sur le fait qu’un candidat s’acquitte de ses droits fiscaux avant de se faire élire », a-t-il dit.

« La cause de nos problèmes, c’est de ne pas avoir de véritables partis politiques qui soient capables de faire des propositions pour mieux conduire notre pays vers le développement », a expliqué le vieux briscard de la politique béninoise au sujet des partis. Pour Bruno Amoussou, par exemple, la charte proposée est un document de référence qui permettra d’orienter le fonctionnement des partis politiques.

Augmentation des frais de péage, guéguerre Talon-Ajavon et autres

Si par ailleurs, les mesures d’austérité qu’enchaîne le gouvernement au plan économique préoccupent Bruno Amoussou, il les place dans un contexte de conjoncture difficile au plan régional et même mondial. Ce qui nécessite, à l’en croire, une « gestion plus sécurisée et plus saine ». A propos du Programme d’actions du gouvernement, il pense qu’il faut le détacher de la personne du Chef de l’Etat et s’approprier les choix qui y sont faits pour le développement durable du Bénin. Faudra-t-il continuer à serrer la ceinture comme l’a demandé il y a quelques mois le Chef de l’Etat aux Béninois ? A cette question, Bruno Amoussou a sa réponse : « nous sommes tout le temps dans le débat sur le social. Interrogeons nous aussi sur les conditions de production de ces richesses que nous voulons partager. Il faut discuter des conditions de vie que nous avons mais demandons nous aussi, comment nous faisons pour les améliorer ».

La récente augmentation des prix au niveau des postes de péage et de pesage a été abordée lors de cette émission. Sur ce sujet, Bruno Amoussou a déclaré que « ce que nous payons dans l’usure de nos véhicules est supérieur au coût du péage », ajoutant : « si l’extérieur nous donne des ressources pour construire les voies, il ne nous en donne pas autant pour les entretenir». Le boom de la production cotonnière le satisfait, mais il en exprimera une préoccupation personnelle : « c’est très bien que nous ayons une production qui s’accroit, mais il faut aller au-delà du quantitatif. Il faut tout faire pour stabiliser les surfaces emblavées en vue d’améliorer leur rendement. Il faut aussi penser aux mesures d’accompagnement, car les zones cotonnières ont par exemple des taux de scolarisation très faibles. Il faut donc faire en sorte que ces performances quantitatives ne créent pas de distorsions sociales ».

La guéguerre entre Talon et Ajavon s’est invitée dans les échanges entre M. Amoussou et les journalistes. Elle est même une préoccupation pour l’homme qui a confessé s’investir pour le retour de la paix entre les alliés d’hier. « Je m’efforce, moi, de faire en sorte que le groupe de la coalition de la rupture se retrouve». L’avènement de la Coalition de la défense et de la démocratie, constituée de la plupart des organisations politiques et sociales de l’opposition est une bonne chose aussi, selon Bruno Amoussou. « Nous sommes très sévères envers nos comportements démocratiques, mais constatez que notre démocratie fonctionne bien. Les expressions plurielles sont très importantes pour la santé démocratique de notre pays» fera-t-il observer.

Se refusant de réagir sur la crise au sein du Parti social démocrate (Psd) dont il fut le premier président, Bruno Amoussou fera cette déclaration : « Je demande à tous ceux qui ont mon âge et qui pensent qu’ils peuvent continuer à se battre pour ce pays, de le faire dans les domaines qui concernent le développement. »

Amoussou soutient les options économiques du régime Talon

Le dinosaure politique et Président d’honneur de l’Union fait la nation, Bruno Amoussou, n’a pas caché ses opinions. Invité sur l’Ortb à donner son avis sur la gouvernance du régime de la rupture, l’ancien ministre d’Etat a approuvé la politique de Talon et donné une leçon de fidélité à la classe politique : « Si le chef de l’État d’aujourd’hui épouse les orientations que nous avons toujours soutenues, souffrez que nous en profitions pour mettre en place les leviers nécessaires qui doivent nous conduire au développement. Lorsque vous soutenez quelqu’un au cours des élections et qu’il les gagne, vous avez le devoir de le soutenir jusqu’au bout tant qu’il met en place ce qu’il avait promis de faire. » Mais, a tempéré le président d’honneur du Psd, il y a un cadre pour faire les observations dans le sens de l’amélioration de ce qui ne va pas : « Tant que vous êtes dans un groupe, cela ne veut pas dire que vous n’avez pas le droit d’émettre des critiques à l’interne. C’est la loi de la démocratie. Il est arrivé que nous ayons des divergences de points de vue sur des questions données. Nous discutons beaucoup ». Interpelé sur des questions précises de la gouvernance des affaires publiques du président Talon, notamment sur les options faites pour la gestion du port autonome de Cotonou, l’ancien ministre de Mathieu Kérékou a dit ses vérités avant de saluer l’option faite par le président de la république de confier la gestion du port à d’autres compétences : « C’est très bien le choix d’un délégataire au port autonome de Cotonou. C’est même en droite ligne avec ce qu’a fait le Président Yayi qui a changé 10 fois de DG port. Cela prouve qu’il n’a pas trouvé la personne capable d’apporter satisfaction. Le nouveau régime n’a pas voulu continuer sur cette lancée. Si vous nommez directeur d’un CEG un enseignant qui a passé toute sa carrière dans le même CEG, il ne pourra pas faire les réformes nécessaires au même titre qu’un enseignant du dehors. Je suis très heureux de la réaction des cadres du port. J’observe qu’ils ont compris que c’est une opportunité pour eux d’apprendre, de voir comment structurer un port car les belges ont l’expertise qu’il faut dans le domaine et l’ont démontré ailleurs. J’ai un ami qui a été commis par l’UEMOA pour l’informatisation du Port de Téma (au Ghana, NDLR).Il m’a fait comprendre que notre port a de sérieux problèmes d’organisation. Je demande aux agents du port de profiter pour apprendre de ceux qui gèrent aujourd’hui le port. »

Christian Tchanou, Yannick Somalon et Rastel Dan
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