Cotonou a abrité le séminaire national de lancement de la mise en œuvre du Système d’information énergétique de l’espace Uemoa (Sie-Uemoa), ce mardi 3 juillet. Il s’agit d’un projet qui vise à accompagner les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), pendant quatre années.
« Aujourd’hui, au Bénin comme dans l’espace Uemoa, d’importants besoins en services énergétiques des populations aussi différentes que les communautés rurales et les consommateurs industriels restent insatisfaits, tant en termes de quantité que de qualité. Cette inadéquation entre l’offre et la demande en énergie reste un obstacle majeur au développement des pays de l’Uemoa ». C’est le constat du ministre de l’Energie, Jean-Claude Dona Houssou, au lancement de l’atelier sur le lancement de la mise en œuvre du Système d’information énergétique dans l’espace Uemoa (Sie-Uemoa), ce mardi à Cotonou, en présence des cadres de son département et des partenaires du secteur.
Selon les statistiques de la direction générale des Ressources énergétiques, le taux d’autosuffisance énergétique du Bénin est évalué à 56 % en 2016 et 30% des ménages sont électrifiés pendant que seulement
7 % le sont en milieu rural. A cela s’ajoutent quelques irrégularités comme l’a mentionné le ministre de l’Energie. « Il n’existe pas une base de données commune permettant de connaître la situation globale de l’énergie sous toutes ces caractéristiques, à savoir consommation, production, approvisionnement, sources d’énergie, type, secteur, usages finaux… », affirme Jean-Claude Houssou. Il poursuit que cet état de choses ne facilite pas une représentation globale, claire et précise des potentialités énergétiques, des forces et faiblesses, des opportunités et menaces du secteur énergétique pour faciliter des financements d’envergure.
Le projet de mise en œuvre du Système d’information énergétique dans les pays de l’Uemoa (Sie-Uemoa) vient donc à point nommé, pour corriger les dysfonctionnements induits par ce manque d’outil qui caractérise le secteur. « Le Sie constitue un outil indispensable tant pour l’aide à la décision dans la gestion courante que pour la planification, la prospective ou les choix des investissements, à long terme, un instrument irremplaçable pour le choix raisonné, la transparence et l’équité de la prise de décision, mais aussi pour la visibilité du secteur, l’appui à la mobilisation des investissements, la régulation et la bonne gouvernance », a indiqué Jean-Claude Houssou, ministre de l’Energie.
Le renforcement de capacités, une priorité
Pour le ministre de l’Energie, Jean-Claude Houssou, le renforcement des capacités doit être au centre des actions. « La qualité des hommes dépend de notre capacité à produire les résultats attendus », a-t-il affirmé avant de rappeler qu’il est nécessaire de donner au développement des compétences toute la place qui lui revient.
A en croire le directeur général des Ressources énergétiques, Amine Bitayo Kaffo, la mise en œuvre de façon rationnelle des projets énergétiques est indispensable, au regard des perspectives de développement économique qui pointent à l’horizon. Il souhaite que les investissements dans le secteur soient en adéquation avec les besoins futurs des secteurs d’activités. Car, réaliser un investissement trop tôt engendre des surcoûts pour les consommateurs, de même, si l’investissement est réalisé avec retard, on assiste à des déficits énergétiques graves dont l’impact économique est très grand, même s’il n’est pas chiffré dans la plupart des pays de l’espace Uemoa, soutient-il.
Pour sa part, Mamadou Koné, représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (Ifdd), rappelle les douze recommandations du précédent séminaire sur le Sie-Uemoa avant d’inviter les pays à s’y accrocher.
Il faut rappeler que les participants ont eu droit, entre autres, à l’historique du Système d’information énergétique au Bénin et à la présentation générale du projet Sie-Uemoa respectivement exposés par la coordonnatrice du Sie-Uemoa Bénin, Angèle Ayi Alapini, et Pierre Houdagba, directeur général du groupe Intec/Akasi.