Cotonou - Le parlement béninois a autorisé jeudi la révision de la constitution, mesure portée par le président Patrice Talon, après une précédente tentative sans succès en avril 2017.
Le principe de la révision a été adopté par 62 des 83 députés (1 abstention), sachant qu’il faut une majorité des trois quarts de la chambre pour engager une modification de la constitution béninoise.
Quatre députés de l’opposition ont rejoint les rangs de la majorité pour ce vote, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ce vote ouvre désormais la voie aux propositions concrètes de modification:l’exécutif entend notamment consacrer l’amélioration de la représentativité des femmes au sein de l’Assemblée nationale, la suppression
de la peine de mort, ou encore l’alignement des mandats électifs.
L’’exécutif avait échoué il y a an à faire voter un mandat unique de 7 ans, contre deux mandats de 5 ans actuellement. Ce point n’est pas évoqué dans la nouvelle proposition de révision constitutionnelle.
Le vote de jeudi est intervenu après des débats houleux au cours desquels les députés de la minorité parlementaire (opposition) se sont fortement opposés à ce projet.
"Il s’agit d’un piège", a dénoncé Valentin Djènontin, un des députés de l’opposition, qui craint qu’une fois le principe de modification accepté, l’exécutif ne fasse d’autres propositions et réintroduise la question du
mandat unique.
"L’argument concernant la représentativité des femmes est faible", a commenté Guy Dossou Mitokpè, un autre député qui a voté contre le projet.
"Il n’y rien de suspect dans ce qui est proposé", s’est défendu au cours des débats, Barthélémy Kassa, député révisionniste.
Pour le ministre de la justice, Me Severin Quenum, "maintenir la peine de mort est une incongruité" et il faut que le Bénin rattrape son retard.
Les modifications ne seront prises en compte qu’au terme d’un second vote avec une majorité au 4/5ème: 66 députés devront voter pour, à défaut, il faudra recourir à un référendum.