On compte actuellement parmi les Béninois vivant à l’extérieur des exilés politiques. Beaucoup le disaient sur la scène politique nationale. Mais le président Bruno Amoussou l’a confirmé, mardi 03 juillet 2018, lors d’un entretien sur la télévision nationale.
La langue du président de l’Union pour la Nation (Un) a-t-elle fourché ou bien l’homme politique révélait ce qu’il pensait? La déclaration de Bruno Amoussou est, pour le moins, trop grave pour être banalisée. Invité sur la télévision nationale pour se prononcer sur l’actualité politique, il a en effet lâché une phrase forte. Répondant à une question sur les réformes liées au Code électoral, il a laissé entendre : « La condition relative à la résidence sur le territoire national pendant au moins un an et ceci, sans interruption, n’est pas une innovation du projet du Code électoral en débat. Cette disposition n’a pas été prise pour écarter des compatriotes qui se trouvent en exil aujourd’hui». Le président Bruno Amoussou soulignait ainsi qu’il y a des potentiels candidats à de différentes élections qui se sont exilés sous la Rupture. Proche de Patrice Talon et président d’une organisation politique qui défend avec acharnement la Rupture, l’ancien président du Parti social démocrate (Psd) reste une voix crédible. Et son constat doit être pris au sérieux. Il confirme sans doute les interprétations qui ont été faites par rapport au départ de certains hommes politiques du Bénin. L’ancien Maire de Cotonou, Léhady Soglo ou encore l’ancien ministre des Finances, Komi Koutché, pour ne citer que ceux-là, sont donc des exilés. Victimes de l’acharnement orchestré par la Rupture, ils ont dû quitter le pays. Le président de l’Un l’a reconnu à demi-mot. Celui-là même qui a dénoncé et combattu sous le Changement l’arbitraire et l’injustice, s’accommode apparemment d’un régime décidé à empêcher la compétition politique. mardi dernier, en tout cas, il n’a pas condamné l’existence de Béninois exilés politiques. C’est un choix qui révèle la complicité de l’Un.