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Bénin/Réformes constitutionnelles : Éric Houndété entre le marteau et l’enclume

Publié le dimanche 8 juillet 2018  |  lespharaons.com
Eric
© aCotonou.com par TOP
Eric Houndété, président du groupe parlementaire Union fait la Nation
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Conséquence d’un revers politique, marque d’une indifférence sceptique ou simple acte de conviction ? Les avis divergent sur les motivations ayant conduit le député Éric Houndété à sécher le vote sur la réforme constitutionnelle ce jeudi 5 juillet. Pourtant favorable à la prise en considération du projet de révision de la constitution porté par le Chef de l’Etat en février 2017, l’honorable Houndété fut le seul député abstentionniste lors des votes pour la recevabilité et l’adoption de la proposition de loi portant amendement constitutionnel.

A priori, on pourrait conclure que le député est partagé entre sa conviction personnelle et les tractations politiques, surtout quand on sait qu’il n’a pas émis de critiques sur le contenu du texte proposé. Mieux, il se susurre que son abstention dénote des conséquences de son indécidabilité face à la pression exercée sur lui par le camp de l’opposition. Ni de la majorité parlementaire, ni de la minorité parlementaire, tout porte à croire que le député est engagé entre deux intérêts, sans pouvoir éviter les tractations d’un côté ni de l’autre. En tout cas, sa nouvelle position sur la réforme constitutionnelle a surpris plus d’un.

Il fut une époque, la performance de l’homme le situait dans le haut du classement des députés qui jouent convenablement leur rôle au parlement. Présences, votes de textes emblématiques, commissions parlementaires, questions orales et écrites, le quotidien du député Houndété se résumait à légiférer et à contrôler l’action gouvernementale. Il s’y attelait avec assiduité et était même admiré dans le rang des opposants. On peut même affirmer sans risque de se tromper qu’il a combattu la gouvernance de Boni Yayi durant ses dix ans de pouvoir.

Elu en effet sous la bannière de l’Union fait la Nation, Éric Houndété a renoncé à sa candidature en 2016 au profit de Lionel Zinsou, arrivé deuxième à la présidentielle de mars 2016. Depuis lors, le vice-président de l’Assemblée nationale, autrefois connu pour son activisme, s’est muré dans un silence implacable. La rumeur avait circulé sur le mauvais choix qu’il avait fait, alors même que très proche de Patrice Talon , il aurait pu suivre ce dernier. Bien au contraire , il s’est brouillé avec lui quelques mois avant la présidentielle de 2016, et face à ce qu’il a considéré comme “traîtrise de l’UN”, qui n’a pas soutenu sa candidature hésitante, il a pris le sens contraire.

Depuis, le député a basculé du côté des démocrates de l’abstention et des inactifs pour pratiquement tous les types de scrutins portant sur la révision de la constitution. Qu’un vote majeur comme celui de la réforme constitutionnelle soit dédaigné par le vice-président de l’Assemblée nationale, est forcément le symbole d’une indécision face aux tractations politiques dont il serait victime.

Certains espéraient de sa part plus de responsabilité politique sur des votes majeurs comme ceux engageant la destinée de la nation, une responsabilité dont il a su toujours faire preuve. Nul ne doute qu’il s’attachera à ses convictions pour passer l’intérêt général au-dessus de la mêlée. Mais l’urgence voudrait qu’il affiche une position claire et connue de tous en faveur ou non des réformes constitutionnelles afin que ses mandants de la 5è circonscription électorale sachent à quoi s’en tenir avant le référendum.


Cyrille LIGAN
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