Vers la création du Parti Béninois des Travailleurs : une alternative crédible

Publié le mardi 10 juillet 2018 | aCotonou.com

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l’Union nationale des syndicats des travailleurs Emmanuel Zounon de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) et Noel Chadaré de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin)

Le séminaire de Bohicon, qu’il convient désormais de désigner sous le vocable de la rencontre du sursaut syndical face aux velléités de dérégulation du droit social par le régime politique de la rupture dans le vil dessein d’affaiblir, voire d’annihiler le mouvement syndical au Bénin s’est terminé en apothéose.
Le plan du régime politique de la rupture a échoué.
Les organisations syndicales, au sortir des dernières crises sociales qui ont secoué le pays pendant quatre mois, ont donné une réplique cinglante à la ruse et à la rage d’un pouvoir qui a opté pour ridiculiser le mouvement syndical aux yeux de l’opinion publique.
Dans les annales du mouvement syndical national, la rencontre syndicale de Bohicon est désormais inscrite en lettre d’or, pour avoir permis aux organisations syndicales et à tous leurs leaders de reprendre conscience des enjeux et de faire taire tous les clivages quels qu’ils soient.
Oui, le régime politique en place, par des lois scélérates et des mesures antisociales a suffisamment démontré son choix de ne reconnaitre aucun droit aux travailleurs dans le cadre de leur travail, et dans le cadre des réformes, et ce, au mépris de la charte nationale de dialogue social du mois d’aout 2016, signé par le gouvernement, le patronat et les syndicats des travailleurs.
Il y a là un délit d’entrave à la consultation sociale.
Ainsi, les organes de dialogue social, de consultation et de négociation collective institués au plan local, sectoriel et national, se révèlent des structures de façade vouant à l’échec les revendications légitimes des travailleurs où qu’ils se trouvent.
En prenant donc conscience de la gravité de la situation, la rencontre syndicale de Bohicon a clamé haut et fort :
- La nécessité de l’unité d’action syndicale autour d’objectifs bien définis et soutenus par une charte inter-confédérale ;
- La nécessité du fonctionnement des syndicats dans le respect des textes fondamentaux dont ils se sont dotés ;
- La nécessité de respect scrupuleux de la charte nationale du dialogue social à travers les engagements auxquels toutes les parties ont souscrits ;
- La nécessité des innovations syndicales à travers le développement de la recherche et des études axées sur le mouvement syndical ;
- La nécessité du renforcement de la pénalisation du droit du travail dans le secteur privé comme dans le secteur public, du délit d’entrave au principe de la concertation, de la consultation des partenaires sociaux dans l’élaboration des lois et règlements les concernant ;
- La nécessité pour les confédérations et centrales syndicales de faire le bilan des élections professionnelles dans leur mode d’organisation et dans l’exploitation des résultats qui en sont issus en terme de représentativité ;
- La nécessité pour notre pays de se doter enfin d’une loi de portée le droit syndical en république du Bénin conformément à la constitution du 11 décembre 2990 ;
- Le devoir sacré des organisations syndicales d’assurer la veille démocratique pour le respect pour tous les citoyens, du jeu démocratique sans lequel le syndicat ne peut avoir droit à la cité ;
- Enfin la nécessité de réflexion sur l’adoption du principe de création d’un parti politique des travailleurs pour la conquête et l’exercice du pouvoir d’état.
Bohicon, le 07 juillet 2018

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