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Référendum:L’opposition veut d’une chose et son contraire

Publié le mercredi 11 juillet 2018  |  Le Matinal
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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On a du mal à comprendre l’attitude de l’opposition au lendemain du vote de rejet de la proposition de loi portant amendement de la Constitution. Les députés de la minorité parlementaire ont obtenu le référendum, mais peinent encore à approuver son organisation. Que veulent-ils au juste?

Avec le blocage de la loi portant amendement de la Constitution, jeudi dernier au Parlement, les députés de la minorité parlementaire ont ouvert la voie à l’expression populaire. Ils ont provoqué le référendum empêchant un vote souple à l’Assemblée nationale. Par leur fait, l’Etat sera amené à débourser d’énormes ressources pour organiser ce vote à quelques mois des élections législatives. Ils ont donc bloqué le processus souple de vote au 4/5ème pour ouvrir la voie plus contraignante et coûteuse du référendum. Mais à ce niveau, il est permis de se poser une question. Ces députés de la minorité étaient-ils vraiment dans l’esprit du référendum ou du blocage à tout prix du vote de la proposition de loi portant amendement de la Constitution? Avec les premières réactions de certains opposants aux lendemains du vote, on réalise avec plus de conviction que ces acteurs politiques étaient dans la logique du blocage pur et simple. On pourrait penser que leur obsession était d’empêcher la majorité parlementaire de réaliser l’exploit d’amendement de la loi fondamentale. Cette remarque est d’ailleurs assez évidente puisque même après le vote au Parlement, aucun des acteurs de l’opposition n’a exigé du gouvernement l’organisation du référendum. Ni les différents communiqués diffusés encore moins les différentes déclarations n’ont plaidé en faveur de l’organisation de ce scrutin. La curiosité est qu’au lieu que le plaidoyer en faveur du référendum émane d’eux, ce sont, en revanche, les acteurs politiques de la majorité parlementaire qui ont été les premiers à exiger du gouvernement l’organisation du référendum. Certains ont même organisé le week-end passé, des meetings politiques pour sensibiliser les populations sur la nécessité d’organiser le référendum. Pourtant, en bloquant le vote de la proposition de loi au Parlement, ces députés minoritaires savaient pertinemment que la seule voie qui s’offrait est celle du référendum. Se rétracter après avoir été l’artisan du blocage relève d’une mauvaise foi sans appel. Sur une station de radio, un acteur politique appartenant à la coalition de l’opposition a laissé entendre que « le référendum ne pourra pas être possible ». On comprend finalement que cette opposition est dans la distraction et que même si le gouvernement s’échine à organiser le référendum, elle trouvera toujours des arguments pour distraire le peuple. Il se pose au niveau des acteurs de l’opposition une question réelle de conviction, et de suite, dans les positions politiques. L’obsession de blocage à tout prix, au prix même de l’intérêt du peuple, est un mauvais choix politique. Cette forme d’opposition (axée sur le règlement de compte futile) est en déphase totale avec les modèles actuels de contribution de l’opposition à l’action des régimes en place. A cette allure, l’opposition béninoise risque d’être discréditée totalement par ce peuple qu’elle pense représenter.

Abdourhamane Touré
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