COTONOU - Plusieurs personnes ont été interpellées à Cotonou "pour une tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat" béninois, a annoncé dimanche le Procureur de la République dans un communiqué à la presse.
"Selon les premières informations que j’ai reçues, l’idée de ce coup de force était d’empêcher le chef de l’Etat de rejoindre Cotonou "après un voyage en Guinée Equatoriale "et instituer un régime militaire qui contraindrait le président Boni Yayi à l’exil", affirme le Procureur, Justin Gbenameto.
Le procureur précise qu’il a été informé de ces interpellations le vendredi 22 février. "Aussitôt saisi, j’ai créé une commission d’enquête comprenant des officiers de police judiciaire de la gendarmerie afin de faire la lumière sur cette tentative de coup d’Etat", poursuit-il, avant d’ajouter : "le juge d’instruction est saisi et l’enquête suit son cours".
Selon lui, le coup avait été monté par un colonel, Pamphile Zomahoun et un homme d’affaires Johannes Dagnon, tous deux actuellement détenus. L’enquête se poursuit, a précisé le procureur et elle déterminera s’il y a eu d’autres complices.
Boni Yayi, qui vient de terminer une année de président en exercice de l’Union africaine, s’était rendu en Guinée équatoriale en février pour un sommet de chefs d’Etat d’Afrique et d’Amérique latine.
Le secrétaire-général du principal parti d’opposition (l’Union fait la nation), Yaya Pognon s’est déclaré "dans l’expectative. Nous ne sommes pas sceptiques mais aucun élément de preuve objectif n’est encore avancé."
"Nous tenons comme tous les Béninois au sein de l’opposition à en savoir plus", a-t-il ajouté
Les rumeurs de coups d’Etat ne sont pas rares dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.
En octobre 2012, l’homme d’affaires béninois Patrice Talon a été accusé d’être l’instigateur présumé d’un complot criminel incluant trois proches du président béninois visant à l’éliminer à l’aide de médicaments empoisonnés.
Des partis d’opposition et les avocats de M. Talon avaient rejeté ces accusations avançant qu’elles ne visaient qu’à éliminer un ancien allié devenu rival.
Boni Yayi, 60 ans, ancien économiste, a été élu en 2006 à la présidence et réélu en 2011.