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Cos-Lépi : Mort programmée !

Publié le lundi 16 juillet 2018  |  Fraternité
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Jeudi dernier, les membres de la plateforme des Osc ont passé au peigne fin les différents points d’amendement du code électoral déjà sur la table du parlement. De leur déclaration, ce qui a le plus retenu votre attention, c’est le volet relatif à la suppression du Cos-Lépi et au renforcement de la Cena.
Code électoral à amender, Cos-Lépi à supprimer et Cena à renforcer. A l’Assemblée nationale, lentement mais sûrement, cette perspective se dessine et déjà, à l’unanimité, les Organisations de la société civile (Osc) l’applaudissent. Et pour cause, en 2013, cette réforme constituait un point de leur plaidoyer. Et si en 2018, la représentation nationale y pense sérieusement, la plateforme des Osc ne peut qu’en être flattée.
Cependant, elle ne veut pas en rester là. Jeudi dernier, pour que ses préoccupations soient totalement prises en compte, elle est sortie avec des propositions concrètes. Entre autres, la plateforme des Osc insiste sur une Cena de pleine compétence, professionnalisée et pérenne. Mais, en même temps, elle s’oppose à une quelconque augmentation de ses membres. Autre suggestion des Osc, la suppression du choix du parlement sur une liste de trois magistrats proposés en Assemblée générale et la possibilité à ceux-ci de désigner directement leur représentant. Finalité de toutes ses recommandations, d’abord, la recherche de plus de fiabilité. Ensuite, éviter à tout prix, d’alourdir les charges de l’Etat.
C’est bien de penser à faire des économies à l’Etat. Mais, avec l’éventualité de la suppression du Cos-Lépi, ce sont les députés qui ont beaucoup à y perdre. Selon vous qu’est-ce qui peut les amener à faire ce choix ?
Justement, si à l’unisson, députés et Osc chantent le requiem du Cos-Lépi et l’attribution de ses charges à la Cena, c’est pour ne pas pérenniser l’existence d’une structure politique plus budgétivore que techniquement utile. Et, si ceux qui, allègrement, en profitent jusqu’ici n’y trouvent pas d’inconvénient et sont prêts à renoncer à des avantages, sincèrement, il faut saluer leur patriotisme.
Sinon, s’il y a une grande leçon à tirer du bilan de la présence des neuf politiciens au sein du Cos-Lépi, c’est qu’ils ne servent pas à grand-chose. Non seulement, l’effectif est pléthorique mais à la fin, l’organe tient sa légitimité du travail de l’Ant. Et quand on pense qu’à la Cena, l’équilibre de la représentation des chapelles politiques ne souffre d’aucune contestation, il n’y a donc pas de quoi s’encombrer avec un Conseil d’orientation et de supervision. En définitive, le Cos-Lépi n’est pas indispensable. A part pour ceux qui y livrent bataille juste pour des prébendes, les juteux marchés à passer et des services à rendre aux militants. Alors, une mort du Cos-Lépi et c’est des centaines de millions voire des milliards sauvés du gaspillage.
Mais vous oubliez que la démocratie à un coût !
D’ailleurs, ce n’est pas parce que la démocratie a un coût, qu’un pays aussi pauvre que le Bénin peut s’autoriser à multiplier ses charges dans l’organisation et la supervision de ses différentes élections. Heureusement, après le plaidoyer des Osc en 2013, les députés ont fini par céder à l’urgence de sauver des milliards pour les caisses de l’Etat. Représentants du peuple qu’ils sont, le contexte économique difficile ne leur est pas étranger. La preuve, la proposition d’amendement pour des élections générales à partir de 2026 n’est pas tombée du ciel.
Et comme, à tous les niveaux, il faut serrer les ceintures, les députés font bien de ne pas faire exception à la règle. C’est tant mieux. Seulement, dès qu’interviendra la réforme, il revient à la Cena permanente et professionnalisée de mériter toute cette confiance placée en elle. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance.
Angelo DOSSOUMOU
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