50 milliards de francs Cfa pour du vent ! L’évocation de ce scandale fait frémir, suscite au-delà de l’indignation, un désir ardent de voir croupir dans les liens de la justice, les auteurs et complices de ce crime économique, l’un des lourds passifs hérités du régime Yayi. Les députés de la 7ème législature, commis à leur mission de contrôle, dans le cadre de ce dossier, ont déposé leur rapport au président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. A son tour, l’homme du perchoir devra saisir le gouvernement pour les procédures à enclencher à l’encontre des mis en cause dans ce dossier, qui constitue l’un des plus sulfureux du règne du président Boni Yayi.
Le document transmis à Adrien Houngbédji est jusque-là confidentiel, mais de sources concordantes, l’on apprend que de hauts perchés du régime dit du changement et de la refondation, sont épinglés. Des figures les plus évidentes, pour leurs implications dans cette affaire, en raison leur position au moment des faits, et des plus insoupçonnées sont citées. Les enquêteurs ont rempli leur mission avec doigtée et la justice béninoise pourrait entrer en scène dans les tout prochains jours. Il faut noter que la commission avait reçu mandat de la représentation nationale pour vérifier la légalité et les modalités des procédures d’appel d’offres du projet Maria Gléta, les raisons et la légalité des avenants des marchés de base le cas échéant, de faire procéder à des expertises techniques et financières des équipements installés et d’examiner les rapports d’études d’impact environnemental et social des projets, ainsi que le plan de gestion environnemental et social. Ont été commis à cette tâche, les députés Dakpè Sossou (Unipaid), Adjibadé Koussounda (Un), Jean-Marie Allagbé (Voix du peuple), Yibatou Sanni Glèlè (Prd), Marcellin Ahonoukoun (Bénin uni et solidaire), Mohamed Gibigaye (Le peuple d’abord), Rachidi Gbadamassi et Benoît Dègla (Agir pour le Bénin).
Alors, vivement que la lumière soit faite sur ce scandale, et que l’on chante désormais et définitivement, le requiem de l’impunité sous nos cieux.
Arnaud DOUMANHOUN