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Editorial : Ils nous font regretter Mandela !

Publié le mercredi 18 juillet 2018  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Le nouveau buste de Nelson Mandela devant le Parlement à Cape Town
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Aujourd’hui, c’est un grand jour. C’est le centenaire de la naissance de Nelson Mandela. Une grande figure de la lutte anti-apartheid qui a marqué l’Afrique et le monde et qui ne vous laisse pas indifférent…
Référence des valeurs morales, référence politique…Nelson Mandela, l’icône de la lutte anti-apartheid, cent ans après sa naissance, reste toujours le merveilleux bébé qui nous est né. Source d’inspiration, de motivation, Madiba est un exemple hors de commun. 27 ans de prison, toute une vie de lutte pour une cause juste et, à la postérité, il laisse à l’Afrique, un héritage lourd à porter. En ce jour spécial de son centenaire, il est important de rappeler aux générations présentes et futures, le combat de l’un des Africains les plus connus et adulés de la planète.
En peu de mots, l’homme se caractérise par la poursuite inlassable d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivent en harmonies et disposent de chances égales. Capable de céder le pouvoir après un seul mandat malgré une popularité inégalée, Mandela reste jusqu’ici en Afrique, un modèle à suivre en matière d’alternance au pouvoir. Ce qui est certain, des traces indélébiles, le prisonnier matricule 46664 aura laissé au monde entier. Et ce n’est pas un hasard que même mort, il continue de vivre dans les cœurs.
Mandela, un grand homme qui sera célébré ce jour avec une monnaie en son effigie et la présence des personnalités comme Barack Obama en Afrique du Sud. Mais, pour vous, l’homme ne mérite-t-il pas mieux ?
Mais, au-delà de glorieux témoignages et de la monnaie frappée en son effigie, le meilleur hommage à rendre au prix Nobel de paix…., c’est de suivre son exemple et, particulièrement, son idéal démocratique. Et puisque le mal qui a longtemps caractérisé le continent noir, c’est la quasi absence d’alternance au pouvoir, il serait impossible d’évoquer Mandela sans faire le parallélisme avec les agissements de certains de ses contemporains.
En effet, pendant qu’en Afrique du Sud, on célèbre ce jour un grand homme, au Cameroun, l’actualité est à un septième mandat pour n’inamovible président Paul Biya. A 85 ans et après 36 ans de règne, il n’est toujours pas prêt à passer la main. Comme lui, il y a plein d’autres présidents africains qui, à cause de leur gouvernance et de leur boulimie du pouvoir, ne laisseront pas de bons souvenirs à leur peuple encore moins à leur continent. Evidemment, tout le monde ne peut pas être Mandela. Mais, rater l’occasion de marcher sur ses traces, ne serait-ce qu’un tout petit peu, c’est pactiser avec la médiocrité et accepter, dès que l’heure de Dieu sonnera, d’être aussitôt effacé de la mémoire collective. Pauvres dirigeants qu’ils sont. Heureusement, devant la mort, nous sommes égaux et ils n’emporteront rien au ciel. Absolument rien.
Vous faites bien de citer des exemples de certains dirigeants qui sont à l’antipode de l’exemple Mandela. Mais, il faut un peu de tout pour faire un monde…
Par contre, ils renvoient au monde, une mauvaise image de l’Afrique. Par leur faute, dans les médias, c’est celle de la mauvaise gouvernance, des conflits, des coups d’Etat et des dirigeants corrompus et indifférents à la misère de leur peuple qui l’emporte. Madiba peut même se retourner dans sa tombe et peu importe que les Camerounais s’entredéchirent, Paul Biya veut briguer un septième mandat.
Forcément, avec ces passifs sur le compte d’une Afrique qui entend occuper une place de choix dans le concert des Nations, il ne faut pas espérer de sitôt que les autres nous prennent au sérieux. En définitive, Mandela n’est qu’une étoile dans un ciel bien gris. Et aussi longtemps que Paul Biya, Denis Sassou N’Guesso et autres s’accrocheront au pouvoir et la démocratie sera en berne en Afrique, on ne peut nourrir que des regrets que tous nos dirigeants ne soient pas des Mandela. Dommage !
Angelo DOSSOUMOU
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