Les députés se retrouvent en session extraordinaire demain jeudi 19 juillet 2018. Au cœur des débats, l’étude de la proposition de loi sur la charte des partis politiques et probablement l’amendement de la loi référendaire.
L’Assemblée nationale pourrait faciliter, au cours des prochains mois, la tenue d’un référendum comme l’a entériné le vote du 05 juillet 2018 au Parlement. Dans l’opinion, on pense que le délai est assez court pour cette consultation électorale, mais le vice-président de la commission des lois, Abdoulaye Gounou, semble optimiste. Il pense que les lignes pourraient bouger dès demain au Parlement. « Nous sommes confrontés à la réalité. Il faut donc quelques ajustements », a déclaré le député sur les antennes de Océan Fm. Selon certaines sources, les articles relatifs au délai de convocation du corps électoral dans le cadre du référendum pourraient être aussi touchés. L’autre texte de loi auquel les députés apporteront une touche, c’est le code électoral. Au-delà d’une simple touche, Abdoulaye Gounou pense qu’il y aura une cuisson. « Nous allons commencer la cuisson de la loi sur le code électoral », a-t-il fait savoir. La loi 2001 sur la charte des partis politiques ne sera pas épargnéede la volonté de réforme des députés. Selon le directeur des services législatifs du Parlement, Isaac Fayomi, la proposition de loi portant charte des partis politiquesest en étude au niveau de la commission des lois. Le directeur des services législatifs a ajouté que la nouvelle loi sur la charte des partis qui sera votée après étude de la proposition viendra abroger la loi du 21 février 2003 qui régissait la vie des partis politiques au Bénin. Depuis plusieurs mois, opposition et mouvance ne jurent que par les regroupements politiques. La loi sur la charte des partis politiques devrait tendre vers cet idéal qu’ils prônent tous. « La charte qu’on a ne répond plus aux attentes des Béninois », a justifié le vice-président de la commission des lois, Abdoulaye Gounou. Selon nos informations, des ratifications d’accord transmises par le gouvernement sont aussi prévues au cours de cette session extraordinaire. Les yeux sont tournés vers l’Assemblée nationale.
Rèliou Koubakin
La minorité parlementaire panique
Le désir sans faille de la majorité parlementaire d’aller coûte que coûte au référendum crée la débandade dans le camp de la minorité. Le Chef de file des Fcbe, Valentin Djènontin, et la troupe des opposants paniquent visiblement.
Sur la chaîne de télévision Sikka Tv le lundi 16 juillet 2018, Valentin Djènontin, député de la minorité parlementaire a, sans l’avouer, exprimé la panique de son camp quant à l’organisation du référendum. La lecture immédiate qu’on en fait, c’est le manque de sérénité qui a gagné les députés de la minorité, qui sans vouloir perdre la face tout de suite, affirme ne pas avoir peur du référendum. Les déclarations de Valentin Djènontin sont plus qu’édifiantes. « J’ai entendu certains collègues responsables du Bmp déclarer sur certaines télévisions privées qu’ils vont réviser la loi organique portant conditions de recours au référendum. C’est de la pure tricherie ! C’est même très grave ! C’est malsain ! C’est amoral ! », a-t-il fait savoir. Cette déclaration n’a pas une autre interprétation : la minorité parlementaire est déboussolée et ne sait plus à quel saint se vouer quant à l’organisation du référendum. Pourtant, ce sont les mêmes qui avaient toujours souhaité le référendum de tous les vœux. Sur la base de cette insistance, la majorité a opté pour le référendum, mais pense qu’il y a des incohérences dans la loi qu’il faudra corriger. Quoi de plus noble ! Mais les mêmes opposants font volte-face en affirmant qu’il s’agit d’une tricherie. C’est quand même un vrai paradoxe puisque ce sont les mêmes qui jubilaient en déclarant à qui veut les entendre qu’ils ont contraint le Bmp au référendum. Alors, de quoi ont-ils peur ? La politique, c’est les rapports de force. La minorité fuit le scrutin pour des raisons qu’elle est la seule à savoir. On réalise finalement que ces hommes politiques prouvent par leurs actes, qu’ils n’ont pas à cœur le bien-être des populations, mais sont plutôt préoccupés par leurs intérêts égoïstes. C’est la preuve que le bloc de la majorité parlementaire est un groupe bien organisé qui avait prévu toutes les éventualités relatives au projet d’amendement de la Constitution. Valentin Djènontin devrait s’en prendre à lui-même et arrêter d’intoxiquer. Quoiqu’il arrive, le peuple béninois sera appelé à décider dans le cadre du référendum. C’est cela la bonne attitude d’un bon démocrate.