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Critiques acerbes et tous azimuts contre le régime Talon:Robert Dossou agit en opposant

Publié le mercredi 18 juillet 2018  |  Le Matinal
Clôture
© aCotonou.com par DR
Clôture du 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines
Cotonou, Samedi 11 Mai 2013 : Le 2ème Congrès de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines vient à son terme Photo : Maître Robert Dossou, Président de la Cour Constitutionnelle
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Il a retrouvé sa toge après l’estrade de la Cour constitutionnelle. L’avocat et homme politique depuis des lustres, Robert Dossou, semble réveillé par la fibre politique, même si dans le fond, il tente d’arborer une impartialité maquillée. Seulement, cet engagement aux côtés de l’opposition présage d’une fin politique moins rose pour l’homme.

La liberté d’expression est consacrée par la Constitution et rien ne saurait en faire obstruction. Tout citoyen fût-il de la rue ou des arcanes du pouvoir, jouit de ce droit inaliénable dans un Etat de droit. Le bâtonnier Robert Dossou en sa qualité d’éminent juriste et ancien président de la Cour constitutionnelle est en droit (et rien ne saurait le lui dénier), de faire sa lecture d’une réforme aussi majeure que celle de la Constitution. La difficulté se trouve au niveau des arguments avancés par l’homme. A faire l’exercice de faire écouter l’émission par un non averti de l’actualité politique, il dira sans hésiter que c’est un opposant qui parle. Le constitutionnaliste a quelque peu divorcé avec la distance scientifique propre à tout juriste. Par exemple, il avance qu’on n’a pas besoin de réviser la constitution pour créer la Cour des comptes. Ce discours n’a rien de différent à celui des députés de la minorité parlementaire mais l’histoire nous enseignera que l’initiative de réforme constitutionnelle a eu lieu par deux fois sous le régime du président Yayi Boni qu’il soutient actuellement. Les commissions de relecture de la constitution mises sur pied à l’époque à laquelle il a appartenu ont proposé la création de la Cour des comptes au nombre des points qui inspirent la réforme constitutionnelle. En ces temps-ci, la plupart des députés qui se revendiquent de la minorité parlementaire étaient proches de l’ancien Président Yayi Boni et avaient défendu bec et ongle la création de la Cour des comptes. On réalise in fine que les politiques et l’ancien président de la Cour constitutionnel travaillent sans désemparer à brouiller l’histoire. Cette manœuvre est purement politique et il serait assez malaisé de voir une personnalité de si grande réputation se mêler à ce jeu

L’avocat « conseiller politique »

Ancien bâtonnier, il est encore actif au prétoire. Il revêt à nouveau et de façon assez subtile cette toge politique. Celle-ci lui semble visiblement collée à la peau. Dans ses plaidoiries, au cours des interventions devenues de plus en plus abondantes, Robert Dossou est porté à emprunter des détours politiques perceptibles pour ceux qui le suivent avec minutie. Son discours même s’il a l’art d’arborer toutes les formes de circonvolution, laisse toujours transparaître l’indicible. Le discours de Robert Dossou est de plus en plus partisan et exprime une prise de position sans nuage à l’encontre du régime en place, se plaignent déjà nombre de citoyens. Même s’il est assez assidu à la barre désormais, l’avocat qui est souvent sollicité pour défendre les intérêts des acteurs appartenant à l’opposition a, toujours avec l’humour et la délicatesse qu’on lui connaît, trouvé la formule pour lancer des pics politiques au pouvoir. Tout ceci participe de la qualité des débats mais ne fait pas l’impasse sur l’engagement de l’homme qui ne se cache plus. On ne saurait refuser au défenseur de la veuve et de l’orphelin de défendre vaillamment la veuve ou l’orphelin. C’est en soi le sens du serment, mais on peut être confus lorsque le défenseur se met dans la toge de la personne qu’il défend. Dans plusieurs procès où il a plaidé contre l’Etat, l’éminent praticien du droit et politique a toujours lancé quelques flèches acérées contre le gouvernement. Pour qui connait les proximités de l’homme avec le régime passé et son engagement actuel assez voilé, on peut se faire une idée. A tout point de vue et de plus en plus, l’objectivité scientifique sous nos cieux est teintée de partialité politique. La conséquence est qu’il est rare de trouver d’intellectuels impartiaux, objectifs et délibérés.

Abdourhamane Touré

De quoi se mêle-t-il?

La politique est un jeu des chaises musicales. Quand certains partent, d’autres s’installent. Chacun apporte ainsi sa Constitution à l’évolution des idées. C’est de là que jaillit le progrès. Malheureusement, sous nos cieux, il n’en est toujours pas ainsi. C’est le cas de Me Robert Dossou. Quand il dirigeait la Cour constitutionnelle au plus fort des années « Yayi », difficile de le contredire ou de remettre en cause ses décisions nuitamment rendues. Mieux, toute critique venant de la part de la presse l’offusquait. En témoignent les procès intentés contre certains confrères. Pourquoi veut-il aujourd’hui jouer à l’opposant et au donneur de leçon. Encore que, s’il avait des arguments imbattables, on comprendrait. Pourquoi s’acharne-t-il contre la Cour du jeune « Djogbénou » par médias interposés. Me Robert Dossou, devrait en ancien, accompagner la jeune génération par des conseils avisés, plutôt que de se verser dans la sinistrose. Enfin, nous sommes dans une démocratie, et tout un chacun jouit de la liberté d’action et d’expression. Mais alors pour une fois, il n’a qu’à laisser « ses » élèves travailler au bonheur de notre cité.

AT
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