Avant la réunion statutaire à la mairie de Dangbo, les membres de la Conférence administrative départementale de l’Ouémé, à la demande du maire Mathias Kouwanou, ont visité certaines infrastructures sanitaires construites à plusieurs dizaines de millions de francs Cfa mais non opérationnelles. Une situation pour le moins préoccupante !
La maternité isolée construite sur pilotis et composée d’une passerelle et d’une cabine de deux douches et deux latrines érigée dans le village de Kodonou, arrondissement de Kessounou, a été le premier chantier visité par la délégation préfectorale. L’ouvrage a été réalisé à 45 995 076 F Cfa sur financement du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec) affecté du budget 2016 du ministère de la Santé. Il y a eu ensuite le site des travaux de construction d‘une maternité isolée à Honmè dans l’arrondissement central de Dangbo visité par le préfet Joachim Apithy et sa suite. Ici, l’ouvrage entièrement achevé a coûté la somme de 34 995 163 F Cfa aux contribuables, et réalisé sur financement du Fadec affecté du budget 2016 du ministère de la Santé.
Ces deux ouvrages connaissent le même sort. Ils sont abandonnés à toutes sortes d’intempéries alors que les travaux sont entièrement achevés et même équipés. Mais depuis deux ans, les maternités qui devraient soulager les peines des populations ne sont pas fonctionnelles faute de personnel. Elles sont abandonnées dans la brousse.
Les infrastructures sanitaires du genre sont légion à Dangbo, informe le maire Mathias Kouwanou pour montrer que le phénomène est pire dans d’autres localités de la commune. Il pense notamment aux travaux de construction des maternités isolées de Glahounsa et de Mondotokpa respectivement dans les arrondissements de Késsounou et de Dangbo-centre. Le premier ouvrage est réalisé à 44 969 812 F Cfa sur financement du Fadec affecté du budget 2016 du ministère de la Santé et le second a coûté 34 996 169 F Cfa sur financement du budget 2015 du ministère de la Santé. Scandalisé par la situation de ces joyaux construits à plus de 160 millions F Cfa, le maire de Dangbo plaide pour l’envoi de personnel qualifié afin de faire fonctionner lesdits centres de santé. Selon lui, le conseil communal pouvait tenter de faire quelque chose en recrutant, sur fonds propres, quelques agents pour faire tourner ces maternités. Mais malheureusement, l’Etat central a désormais interdit aux mairies de recruter, déplore Mathias Kouwanou invitant les autorités à se pencher sur la situation de Dangbo.
Présent sur les lieux, le directeur départemental de la Santé de l’Ouémé a tenté de donner quelques explications. Pour Dr Simplice Tokpo, ces centres de santé en question ne répondent pas à la politique sanitaire actuelle du gouvernement. Laquelle politique tient compte d’un certain nombre de paramètres dont le nombre des habitants avant l’implantation des infrastructures sanitaires. Même si le besoin est réel sur le terrain, le directeur départemental de la Santé de l’Ouémé note malheureusement que les populations de ces localités, pour la plupart enclavées, n’atteignent pas le nombre minimal pour bénéficier d’un centre de santé. Dr Simplice Tokpo propose au conseil communal de Dangbo de voir avec la préfecture de l’Ouémé et le ministère chargé de la Décentralisation la possibilité de recruter du personnel qualifié afin de rendre opérationnelles ces maternités. Ce qui permettra d’accompagner le ministère de la Santé également dépassé par la forte demande en matière d’agents de santé dans les hôpitaux et maternités publics. Le directeur départemental de la Santé de l’Ouémé invite les conseils communaux à collaborer, à l’avenir, avec son service en vue d’harmoniser en amont les points de vue avant l’implantation de centres de santé ou de maternités afin d’éviter la situation déplorée aujourd’hui par les uns et les autres.
Le préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy, a promis d’accompagner toute décision qui sera prise par le conseil communal de Dangbo pour faire ouvrir ces centres de santé.