Alors que se déroulait la phase écrite de l’examen du baccalauréat, des responsables de certaines universités privées du Bénin usent déjà d’ingéniosité pour attirer vers leurs établissements, les potentiels futurs étudiants. Ils ont envoyé, depuis ce mercredi matin dans les centres d’examen, des groupuscules d’étudiants, les bras chargés de prospectus à distribuer aux candidats.
Leur objectif, a rapporté une étudiante d’une université privée en pleine campagne, rencontrée au collège Père Aupiais à Cotonou, est d’anticiper sur la campagne d’inscription avant les résultats du bac pour vendre auprès des candidats l’image et le label de son université.
Ainsi, dans la cour du collège Père Aupiais, malgré le refus des autorités de ce collège de laisser dérouler cette campagne en plein examen, subrepticement, un groupuscule d’étudiants, le sac en bandoulière et les bras portant des prospectus vont et viennent. Ces derniers accostent les candidats au seuil du collège, échangent en quelques minutes avec eux, leur remettent les prospectus et leur demandent d’émarger sur un document. La campagne se déroule sans bruit. Les candidats aussi, heureux de se voir porter vers eux les représentants des universités privées, leurs probables destinations après la réussite au bac, ne résistent pas à l’opération de charme. En dehors de l’université de cet établissement, d’autres battent également sans bruit cette campagne de charme. Sur le prospectus de l’une de ces universités, on pouvait lire, chaque étudiant inscrit reçoit un ordinateur et un diplôme reconnu au niveau national et par le Cames.
Cette campagne se déroule tous les ans, a confié la même source. Toujours selon elle, cette campagne va se dérouler jusqu’à la fin des épreuves écrites du baccalauréat et se poursuivre pendant les épreuves sportives et orales. La messagère dudit établissement a révélé que cette initiative offre à leur université l’opportunité d’accroître, tous les ans, l’effectif de ses étudiants.
Avec la prolifération des universités privées au Bénin, les offres de formation ne restent plus, comme jadis, dans les quatre murs de ces universités. Elles se portent vers les populations cibles. Les responsables de ces universités privées ne croisent plus les bras pour attendre que les étudiants viennent vers eux. Ils se battent bec et ongle pour arracher leur part du marché de la demande de formation.