Muet depuis plusieurs semaines, le regroupement politique le plus hétéroclite jamais connu au Bénin depuis les indépendances est sorti de son sommeil ce jeudi 19 Juillet 2018. Dans un très long communiqué publié sur les réseaux sociaux, et signé par Jean Kokou Zounon, en qualité de porte-parole du Comité de Suivi, le Front pour le sursaut patriotique (Fsp) s’est prononcé sur la situation sociopolitique nationale. Il s’est livré, sans surprise à son habituelle litanie de plaintes et de complaintes dans lesquelles la présentation qui est faite du Bénin n’est guère éloignée de la situation en Corée du Nord. La seule nouveauté du réquisitoire contre le régime est place est qu’en plus de l’utopie, le Fsp donne maintenant dans l’affabulation.
Iris AGOLI-AGBO
A l’heure où les différents états-majors politiques affutent leurs armes dans la perspective du référendum, certains, à l’image du Fsp, sont encore dans le brouillard. selon un communiqué, le Front du sursaut patriotique, une mixture indigeste de communistes, de pilleurs avérés du régime défunt et d’aventuriers politiques et syndicaux de tout genre, accuse, sans brandir le moindre début de preuve, que le but de la modification de la constitution, initiée par l’Assemblée nationale et amorcée bien avant l’avènement du régime de la rupture, est permettre au chef de l’Etat Patrice Talon de rester en place jusqu’en 2026 sans passer par l’élection présidentielle de 2021. Jean Kokou Zounon, y raconte que les députés qui vont aider Patrice Talon et la cour Constitutionnelle de Djogbénou à parvenir à leurs fins se verront, en guise de remerciement, accordés un mandat législatif de sept ans.
Visiblement, le temps qui passe n’arrange rien des illusions des communistes béninois et apparentés. Au-delà de leur sens connu et prononcé pour le drame, Léonce Houngbadji, la coquille vide des Forces cauris pour un Bénin Emergent, les apôtres de Karl Marx et leurs alliés se sont manifestement découvert des talents de metteurs en scène ; mais de très mauvais goût. Le film que raconte le Fsp dans son communiqué est mal inspiré et n’a de toute évidence pour but de discréditer le régime en place en intoxiquant le peuple.
Si dans le cas de Valentin Djènontin on peut plaider, à sa décharge, la naïveté politique, ces allégations du Fsp s’inscrivent dans une longue série dont le but évident est de faire peur aux Béninois et de ternir l’image du Bénin dans le monde. En manque criard d’inspiration depuis de longs mois et démoralisée par les diverses réalisations palpables du régime de Patrice Talon, l’opposition, pour survivre, a incontestablement opté pour les méthodes les plus abjectes.
Mais tout porte à croire que c’est compter sans la maturité du peuple béninois, premier gardien et surtout jaloux de sa démocratie. Aucune force, affirment les observateurs de la vie politique, ne peut remettre en cause l’alternance démocratique et pacifique au sommet de l’Etat Béninois. Boni Yayi, l’ancien président de la République l’a appris à ses dépens. Du coté des partisans de Patrice Talon, ils préfèrent garder le silence. « La grossièreté et l’amateurisme du montage ne méritent pas que nous montions au créneau pour si peu », ont-il laissé entendre avec amusement.