Les pirates dans le Golfe de Guinée ont volé pour environ 100 millions de dollars (75 millions d’euros) de marchandises depuis 2010 au cours de leurs attaques contre des cargos transportant principalement du pétrole brut, a annoncé jeudi le groupe danois Risk Intelligence. Les pirates, qui auparavant s’en prenaient à des navires locaux ou régionaux, attaquent maintenant "des cargos (...) effectuant des liaisons internationales", un banditisme "hautement lucratif", selon Risk Intelligence, qui surveille attentivement la région ouest-africaine.
La plupart des bâtiments attaqués transportent du pétrole brut, destiné aux raffineries du monde entier. Le Nigeria est le premier producteur de brut d’Afrique, avec deux millions de barils par jour extraits dans le delta du Niger, qui se jette dans le Golfe de Guinée. Pour Dirk Steffen, chef du département sécurité maritime à Risk Intelligence, c’est au gouvernement nigérian d’agir pour réduire ces attaques.
"Les organisateurs et les soutiens sont nigérians. Les acheteurs et les intermédiaires sont nigérians, et les équipes de pirates également". Il peut y avoir des complicités au Bénin, Ghana et Togo, ajoute-t-il. Selon un récent rapport du Bureau maritime international, il y a eu plus d’attaques de navires dans le Golfe de Guinée en 2012 qu’au large des côtes somaliennes, où la piraterie est au contraire en déclin. En 2009 le gouvernement fédéral nigérian avait offert une amnistie aux pirates originaires de la région pétrolifère du Delta du Niger. Le nombre d’attaques a baissé, mais leur nature a changé, explique Risk Intelligence.