Sur l’échiquier politique national, l’heure est aux regroupements. Le mot d’ordre lancé par le chef de l’Etat a été bien accueilli par ses partisans. Ces derniers, en ordre de bataille, se préparent pour relever ce défi. Cahin-caha, les conciliabules se tiennent en vue de la formation de ces blocs tant attendus. Mais avant eux, le top de la fusion des micros partis et alliances en de grands creusets forts et représentatifs a été donné par l’opposition. Les Forces cauris pour un Bénin émergent, l’alliance politique qui a accompagné Boni Yayi au cours de ses deux mandats à la tête de l’Etat, ont connu une mutation. On les désignera désormais sous le vocable de parti politique. Il a fallu ce déclic pour que les soutiens du chef de l’Etat ressentent davantage la nécessité de se mettre ensemble. Déjà, le premier regroupement appelé Bloc progressiste se démarque du lot.
Sans plus attendre, cette coalition riche de 11 alliances et partis politiques affiche ses ambitions. En officialisant son existence ce week-end, ce futur parti, qui se veut unique et indivisible, veut marquer d’une pierre blanche l’histoire politique du Bénin au cours des prochaines années. Ces leaders politiques qui ne partageaient pas forcément les mêmes points de vue, qui n’avaient pas nécessairement une même vision de la politique, apprennent maintenant à adopter une ligne de conduite pour avancer ensemble. La discipline de groupe, la sincérité, la fidélité, la loyauté, le respect des engagements et de la parole donnée constituent la fondation de ce groupe qui se veut leader sur le plan national. En regardant de près le parcours des acteurs politiques qui le composent, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’ils ne compteront pas pour du beurre. Dans l’attente du congrès constitutif de ce grand parti, ils apprennent, non sans difficulté, à se faire confiance.
Les animateurs du Bloc progressiste ont si bien compris les enjeux de la réforme du système partisan prôné par le chef de l’Etat qu’ils n’ont pas tergiversé avant de faire leur première apparition publique. A priori, la cadence sera accélérée jusqu’à la création de ce grand parti. Qu’attendent les autres membres de la mouvance présidentielle pour se présenter à l’opinion ? Il a été annoncé la création de quatre blocs dont un consacré à la promotion de la jeunesse. Le premier s’est déjà distingué en rendant publique la liste de ses membres. Les autres se font désirer. Le bloc dit « Dynamique unitaire » a annoncé les couleurs, il y a quelques semaines, par l’organisation d’un séminaire sur la réforme du code électoral. Malgré cette première sortie, plusieurs questions restent sans réponses. Qui sont les membres de ce creuset ? A quand son officialisation ? Quelle sera sa dénomination ?
Tout comme le bloc de la dynamique unitaire, celui que le Parti du renouveau démocratique est appelé à former avec d’autres partis et alliances a visiblement du plomb dans l’aile. De ce côté-là, l’enthousiasme et la diligence observés ailleurs ne sont pas vraiment de mise. Me Adrien Houngbédji a-t-il du mal à fédérer les énergies autour de lui ? Qu’est-ce qui fait traîner les choses à ce niveau ? Quant au rassemblement censé porter la voix des jeunes, que se passe-t-il ? Le silence persistant ne donne pas des signaux rassurants de la volonté des uns et des autres d’aller vers l’assainissement du milieu politique. Pour l’instant, le Bloc progressiste se distingue par l’engagement et le sérieux de ses membres. Les autres creusets sont appelés à en faire autant afin que cette réforme tant attendue se concrétise enfin. Patrice Talon fait bien d’indiquer la voie à suivre à sa famille politique. A elle d’appréhender les enjeux de ce nouvel élan.
Moïse DOSSOUMOU