Le masque est tombé. La levée de l’immunité parlementaire des députés Idrissou Bako et Valentin Djènontin vient d’être accordée par le parlement, après le vote en plénière. La victoire n’a donc été que de courte durée. Après la distillation sur les réseaux sociaux d’une partie du rapport de la commission spéciale, la joie qui en ait découlée n’a duré qu’une poignée de secondes. La justice est finalement libre pour faire son travail. L’Assemblée nationale vient de jouer sa partition. Comme l’a si bien dit un député, l’Assemblée nationale ne doit pas être un ramassis de corrupteurs et corrompus, de braqueurs des ressources du pays. Talon réalise peu à peu sa promesse électorale, telle que confirmé dans son discours d’investiture : lutter contre la corruption et l’impunité. Les députés soutenant ses actions viennent de prouver leur bonne volonté.
Djènontin et Bako iront laver leur honneur devant la justice, puisqu’ils ont tout le temps crié leur innocence dans ces dossiers.
Comme dans bien des affaires de corruption, il faut mettre la lumière sur chacun. Il ne s’agit pas d’un acharnement mais d’une leçon de démocratie où la bonne gouvernance est de rigueur. Il faut faire la lumière sur les ressources de l’Etat qui n’ont pas été gérées de façon efficiente. Une responsabilité qui incombe à la justice.
Les gouvernants doivent faire le bilan de leur gestion au peuple.
Pour le moment, il est trop tôt de jeter l’opprobre sur les inculpés puisqu’ils ne sont que de présumés coupables. Bon nombre de directeurs de sociétés et autres structures d’Etat croupissent derrière les barreaux pour des affaires de malversations ou de mauvaise gouvernance. Mais certains ne doivent pas se cacher derrière leur immunité parlementaire pour échapper à la justice, qui seule est capable au mieux de laver leur l’honneur ou au pire de les condamner. Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières. Seulement, c’est la lutte contre la corruption et l’impunité qui entre dans une phase historique avec la Rupture et le Nouveau départ.
Idrissou Bako crie à l’acharnement politique
Se prononçant sur le vote de la levée de son immunité parlementaire, le député Idrissou Bako, estime que cela relève d’un acharnement politique du fait des votes défavorables qu’il avait émis sur certaines propositions de la mouvance. Pour preuve, il cite le rejet du projet de révision constitutionnelle le 04 avril 2017 et le rejet de la proposition d’amendement constitutionnel le 05 juillet dernier. Le député des Fcbe déclare être objet des intrigues politiques du fait de ses dénonciations sur certaines actions dans la gouvernance actuelle du pays. Déplorant le vote de ses collègues à son encontre, il affirme que le rapport de la commission parlementaire ne porte aucune charge contre lui. L’Assemblé nationale, en décidant de la levée de son immunité parlementaire dans ces conditions, a bafoué les acquis démocratiques, regrette le député de l’opposition.