Un roi d’une localité du Bénin devra passer les 24 prochains mois derrière les barreaux. Lui et ses 5 complices sont contraints d’être pensionnaires de la prison civile de Ouidah pour leur implication dans une affaire de trafic d’ivoires. En plus de la peine privative de liberté, chacun d’eux doit payer 500.000 FCFA d’amende. Les six prévenus sont aussi condamnés à 10.000.000 FCFA de dommages-intérêts. Absents à l’audience le lundi 23 juillet 2018, le juge a décerné un mandat d’arrêt contre tous les prévenus. Ainsi, se présente la substance de la décision qu’a rendue le tribunal de première instance de Ouidah. Il revient alors aux structures compétentes de se mettre aux trousses de ce dignitaire de moralité douteuse pour qu’il aille ensemble avec ses sujets complices purger la peine, payer les amendes et dommages-intérêts comme l’exige la décision.
Pour rappel, la détention et la commercialisation de l’ivoire d’éléphants sont punies par des conventions internationales (Convention CITES de 1973) et une loi spécifique au Bénin. Quiconque se livre à cette activité est en infraction et doit répondre de ses actes. Il s’agit de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin. L’article 154 de cette loi punit d’une amende de 300 000 à 800 000F et/ou d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans quiconque importe, exporte, réexporte ou commercialise des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles en dehors des cas permis. Les complices sont punis comme les auteurs principaux et condamnés solidairement aux amendes, frais dommages-intérêts comme l’indique l’article 166. Ce roi et ses complices ont été pris le mercredi 6 décembre 2017 à Ouidah en flagrant délit de commercialisation de deux pointes d’ivoires d’éléphants, une espèce intégralement protégée par la loi citée supra. C’était une arrestation faite par la Police Républicaine et les forestiers avec la collaboration technique du programme Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au Bénin (AALF-Bénin).
Au regard des menaces d’extinction qui planent sur l’éléphant, les institutions internationales sont mobilisées pour qu’aucune clémence ne soit accordée à ceux qui tuent ces animaux sauvages, bafouant ainsi les règlementations en vigueur. Par cette décision, le tribunal de première instance de Ouidah vient de renforcer la lutte que mène le gouvernement pour que les parcs du Bénin ne soient pas vidés de leur contenu.
Cette sanction à l’endroit de ce roi et ses complices est un signal fort pour toutes personnes physiques et morales qui doivent désormais savoir que force doit rester à la loi. C’est le moment de rappeler aux dignitaires que la préservation de l’environnement et de la biodiversité profitent à tous. Ils feraient mieux d’œuvrer pour leur protection que de devenir des ennemis de la nature en s’impliquant dans les crimes fauniques.
La rédaction