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Editorial : Boucliers sautés !

Publié le mercredi 25 juillet 2018  |  Fraternité
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Sous le renouveau démocratique, il fallait vivre presque trois décennies pour en être les grands témoins. C’est du jamais vu, mais grâce aux députés qui, dans une écrasante majorité, ont voté pour la levée de l’immunité de leurs collègues Bako, Djènontin et Atao, ce n’est plus une illusion. Hier, au pays où l’Assemblée nationale serait progressivement devenue un refuge de coquins, elle s’est soudainement évaporée. Désormais, la Haute cour de justice peut légitimement songer, qu’elle pourrait, un jour, avoir du bon grain à moudre.
Toutefois, pour un signal fort contre l’impunité, ce vote en faveur de la levée d’immunité parlementaire par la représentation nationale est une victoire. Déjà, inédit est l’adieu à la solidarité parlementaire qui s’est toujours opposée aux velléités de la justice contre les députés en exercice. Pour une fois donc, de fort belle manière, elle range le bouclier protecteur contre les assauts du troisième pouvoir. Ensuite, et c’est important à souligner, avec ce triple accord des députés pour la levée d’immunités de leurs collègues, ce sont, sans aucun doute, des préjugés qu’ils effacent. Et, à ce rythme, il va sans dire, qu’inexorablement, c’est la République des intouchables et les plaintes contre une justice discriminatoire qui se réduisent.
Sinon, très franchement, s’il y en a encore qui pensent jusqu’ici, que l’immunité parlementaire n’est pas un sérieux obstacle contre la justice, ils ont tort. Car, pour dire le droit, il faut au préalable, une enquête préliminaire et cela suppose des auditions par la police judiciaire. Maintenant, et le principe est bien connu, le bouclier parlementaire ne vise essentiellement qu’à protéger le député à l’occasion des opinions émises dans l’exercice de ses fonctions. Alors, s’il faut, juste pour une enquête préliminaire, gaspiller autant d’énergie et être constamment confronté aux aléas politiques, il va falloir y réfléchir profondément.
Car, pour en arriver, sans heurts, à l’étape de celle d’hier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, ce n’est jamais évident. Non seulement, la procédure est longue mais, à part les cas de flagrants délits, le chemin pour parvenir à la levée de l’immunité parlementaire est surtout parsemé d’embûches. Pourtant, la carapace immunitaire en moins n’est nullement synonyme qu’ils ne sont pas des présumés innocents. Mais, qu’ils sont libres d’aller laver leur honneur. Et quoiqu’on dise, c’est important pour des gens censés légiférer et contrôler l’action gouvernementale.
En définitive, rien ne sert de se cacher derrière un privilège réglementaire pour échapper à la justice. N’est-il pas dit et écrit que, devant la loi, nous sommes tous égaux ? Alors, il n’y a aucune raison, quand on est sûr de son innocence, de ne pas l’affronter. D’ailleurs, c’est le seul moyen de sortir grandi d’une poursuite si, elle est effectivement montée de toute pièce. Ceci, puisque tôt ou tard, la vérité triomphe toujours.
Ainsi donc, Bako, Djènontin et Atao sont devant leur destin. Avant un dénouement définitif, l’attente serait certainement longue. Mais, ce qui est certain, c’est que la justice fera son travail et ils auront l’occasion de se défendre. Seulement, ce qui est intéressant, c’est qu’une boîte de Pandore est ouverte. Et largement, il faut l’ouvrir afin qu’il ne soit plus question de moult tentatives avant de lever l’immunité de députés réfugiés. Autrement, bloquons-les sur la ligne de départ et qu’on en finisse définitivement avec une procédure biscornue.
Angelo DOSSOUMOU
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