Louis Philippe Houndégnon ne sera plus désormais inactif. Abandonné depuis l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir, il a été nommé hier 25 juillet 2018 en Conseil des ministres, Secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme. Une promotion qui montre que le président Patrice Talon s’est résolu à travailler avec l’ancien Commissaire central de Cotonou qui lui avait rendu la vie dure.
Sa nomination a surpris plus d’un. Peu de personnes voient en réalité Patrice Talon qu’on présente comme un vrai ‘‘rancunier’’, faire recours aux compétences de l’Inspecteur général de Brigade Louis Philippe Houndégnon. Ce sera bel et bien le cas. L’ancien Patron de l’ex-Police nationale occupera un poste déterminant au sein de la structure chargée de mener la veille sur l’extrémisme violent et le terrorisme au Bénin. La surprise est grande tant Patrice Talon avait des comptes à régler avec le flic Houndégnon. En 2012, il avait conduit non sans zèle l’enquête policière dans l’affaire tentative d’empoisonnement de Yayi Boni. Patrice Talon était alors accusé d’avoir commandité le meurtre de l’ancien président de la République. Une affaire qui a fait détériorer les relations existant entre l’homme d’affaires Talon et Houndégnon qui régnait sur Cotonou. Elu Président de la République en 2016, Patrice Talon a presque éjecté l’ancien Commissaire central de Cotonou du dispositif national de sécurité. Il a connu un peu plus de deux (02) ans d’hibernation. Mais depuis hier, c’est le retour du super flic. En effet, il n’occupe pas un petit poste. Secrétaire permanent de la Commission dédiée à la lutte contre le terrorisme, Louis Philippe Houndégnon réfléchira avec ses collaborateurs par rapport aux mesures et surtout aux stratégies devant permettre de protéger le Bénin qui se trouve dans une région de plus en plus menacée par des groupes armés non étatiques. Patrice Talon a dû reconnaître en lui des compétences certaines surtout que lui-même a souvent qualifié le Bénin de désert de compétences. Inspecteur général de police, ce serait vraiment un gâchis que de le laisser inactif. Cet ancien commandant de l’unité d’élite RAID, connaît les milieux criminels et pourrait bien permettre d’identifier les cellules dormantes de l’extrémisme violent. Seulement, il pourrait plus se consacrer à la réflexion plutôt qu’à l’action. Louis Philippe Houndégnon ne sera pas réellement sur le terrain contrairement à ses habitudes. Alors, loin du terrain, pourra-t-il exprimer tout son potentiel? Le Général Houndégnon pourra-t-il briller comme par le passé? Disposera-t-il de tous les moyens de décision pour réussir cette mission? Beaucoup soutiennent que c’est une autre forme de garage que Patrice Talon a offert à ce puissant flic. Un peu en retrait des grandes instances de la sécurité nationale, l’ancien Commissaire central de Cotonou aura selon certains observateurs moins d’influence sur le dispositif sécuritaire. Il devrait donc rester un haut gradé de la Police républicaine sans un réel pouvoir de décision.