Le moratoire accordé au gouvernement par l'Unamab, suite à la suspension de son mouvement de grève en juillet dernier, a pris fin depuis hier. Mais le gouvernement n'a pas fait grand progrès dans sa démarche de satisfaction des revendications des magistrats. On peut donc envisager que le secteur de la Justice soit donc paralysé dans les tous prochains jours, surtout que l'Unamab prépare une Assemblée générale pour la cause.
Allons-nous vers une nouvelle crise dans le secteur de la justice ? Trop tôt pour le dire mais le risque parait grand. En effet, réunie en Assemblée générale extraordinaire le mardi 16 juillet dernier, l'Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab) a apprécié les résultats des négociations intervenues entre le Conseil supérieur de la magistrature et le bureau de l'Unamab d'une part, et entre ce dernier et le Garde des Sceaux par intérim au sujet des points contenus dans ses différentes motions de grève d'autre part. A l'issue des travaux, l'Unamab a noté un début de volonté de la part du gouvernement pour la satisfaction de ses revendications et a décidé d'une suspension de sa motion de grève en date du 12 juillet 2013, à compter du mercredi 17 juillet 2013 à 00 heure jusqu'au 15 octobre 2013 au plus tard>
Revendications
Les revendications de l'Unamab sont de plusieurs ordres. Les plus importantes sont : le décret n° 2013-257 du 07 juin 2013 relatif à la nomination de magistrats dans les cours et tribunaux du territoire national et qui contiendrait, selon les hommes en toge, de graves insuffisances ; la sécurité du juge Angelo Houssou, mis en difficultés après deux ordonnances rendues dans l'affaire tentatives de coup d'Etat et d'empoisonnement du chef de l'Etat. Ayant constaté qu'à la date de son Assemblée générale extraordinaire, le gouvernement a entrepris des démarche pour mettre fin à la filature du juge Angelo Houssou et considérant la lettre circulaire du garde des sceaux, par laquelle elle demande aux chefs de cours de " différer la mise en application du décret n° 2013-257 du 07 juin 2013 relatif à la nomination de magistrats dans les cours et tribunaux du territoire national jusqu'à la correction définitive des insuffisances contenues dans ledit décret " et sa demande de " surseoir et de faire surseoir à toute installation de magistrat dans les juridictions ", l'Unamab avait décidé de mettre en veilleuse ses grognes jusqu'à la date du 15 octobre. Malheureusement les résultats ne sont pas à la taille des attentes.
Une Ag pour trancher
Que fera l'Unamab suite à l'expiration de son moratoire ? C'est à cette question que nous a répondu hier Michel Adjaka président de l'Unamab, qui s'est montré très bref, laissant les soins de toutes décisions à l'organisation qu'il préside. " Les avancements préalables à la correction ont été faits. Sous peu, une AG sera convoquée pour évaluer la situation ", nous a-t-il répondu.
Par ailleurs, des indiscrétions laissent entendre que les magistrats risquent fort de se mettre dans une position très radicale, à la sortie de l'Assemblée générale qu'ils préparent. Deux faits tous simples permettent bien de donner foi à cette prévision. Primo, le conflit de leadership né dans le secteur de la justice depuis la création d'une nouvelle organisation syndicale des magistrats et qui demeure une source de frustrations sérieuses. Secundo, les motivations de la grogne de l'Unamab s'inscrivent dans la droite ligne de son leitmotiv qu'est la lutte sans merci contre la violation des libertés fondamentales et des droits syndicaux universellement reconnus.