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Levée de l’immunité parlementaire des députés: « La récréation est terminée, plus rien ne sera comme avant » (Gilles Gohy)

Publié le lundi 30 juillet 2018  |  24 heures au Bénin
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© Autre presse par DR
Gestion difficile du pouvoir d’Etat:Les interrogations de Gilles Gohy sur le peuple béninois
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Invité sur l’émission Ma part de vérité, ce dimanche 29 juillet 2018, Dr Gilles Gohy, socio anthropologue a donné son point de vue sur la levée de l’immunité des députés Idrissou Bako, Valentin Djènontin-Agossou et Mohamed Atao Hinnouho. Il n’a pas manqué d’exposer la volonté du chef de l’Etat à assainir les finances publiques.

Immunité parlementaire : la fin d’un mythe ? C’est la question qui a permis au Dr Gohy de faire son appréciation sur la levée de l’immunité des députés visés par la mesure. Selon lui, « Certains députés ayant conscience du pouvoir de leur immunité parlementaire se cachent pour faire ce qu’ils veulent ». Le socio anthropologue n’a pas hésité à parler de l’existence de réseaux de solidarité collatérale entre les députés et le pouvoir politique. « Il viendra voler gaillardement sans qu’on ne puisse rien lui faire », souligne-t-il.
« C’est comme ça qu’ils ont fonctionné pendant longtemps. Ils vont se réfugier comme des filous, des renégats, des voleurs », soutient Dr Gohy. La levée de l’immunité des députés selon lui est une très bonne leçon. « La finalité est de montrer aux députés que c’est le peuple qui les a envoyés. Quel que soit ce qu’ils font là-bas, le peuple a un regard sur eux et il demandera compte », dira-t-il.
« La récréation est terminée, plus rien ne sera comme avant », martèle Gilles Gohy.
La levée d’immunité est pour lui « un fait zygomatique, un fait qui va rester ancrer dans les mémoires. C’est la vitalité de notre démocratie. Cette levée d’immunité est à saluer. Il ne s’agit pas d’un harcèlement politique ».
Le député est dans une dynamique qui ne lui permet pas d’être traité comme tout le monde. Pour lui, « le député a des droits et des devoirs. Il y a des choses qu’il n’a pas le droit de faire. S’il commet une bévue et bien, il faut l’interpeller››.

Un coup salutaire

« La demande de levée de l’immunité parlementaire n’est qu’un processus qui permet d’écouter un député. Il n’y a aucun problème de faire une telle demande. Les députés vont analyser les faits en commission et un rapport est envoyé au président de l’Assemblée et celui-ci convoque une plénière pour l’appréciation aux fins d’une décision. Si la plénière estime qu’il y a des faits avérés qui nécessitent qu’on l’écoute, alors ils votent pour accepter. Si devant la commission d’enquête il donne des arguments clairs qui montrent qu’il n’y a rien à lui reprocher, la justice va le blanchir et il sera beaucoup plus libre », explique Dr Gilles Gohy. Les députés dont l’immunité a été levée ont selon lui la possibilité de se défendre. C’est de leur plein droit
« On les voit beaucoup crier. C’est l’occasion d’aller convaincre les gens devant la justice pour être libre. S’il n’y a rien de bon, il sera laissé libre mais si quelque chose est coincée dans ses mains, on va le lui arracher et il sera traité comme un citoyen ordinaire », indique-t-il.
Comme exemple, il évoque le cas de l’affaire PPEA II où la plénière a estimé qu’il n’y a pas de preuves suffisantes pour lever l’immunité du député Kassa. « La démocratie a quelque chose de fascinante et rien n’est acquis à l’avance. Les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets ici », explique le socio-antropologue. Gilles Gohy avance qu’ « avec l’arrivée de Patrice Talon, c’est maintenant la lutte contre la corruption a commencé. Vous voyez comment il envoie les délinquants devant la justice ? »

Une occasion favorable

A propos des députés dont l’immunité a été levée, il apprécie selon le cas. « Le cas Djènontin, je n’en connais que ce qu’on a dit de lui. Ce qu’on a dit de lui est qu’il était un peu enrouler dans le coton. Il y a des traces constatées qu’il faille qu’il justifie », affirme M. Gohy. Il ajoute néanmoins que « C’est un monsieur qui parle bien, qui sait défendre ses intérêts. C’est une occasion qu’il aille montrer qu’il n’a rien à se reprocher ». Quant à Idrissou Bako, il dit n’en savoir rien que ce qu’on lui reproche. « Je ne l’ai connu qu’à travers ses déclarations tonitruantes, il parle sans nuance. C’est la preuve qu’il aille se défendre sur tous ces milliards détournés du fait de leur gestion. Le cas Bako me paraît comme celui de Djènontin mais la nuance est que ce dernier était ministre alors que l’autre était directeur général tout-puissant », relève-t-il.
Gilles Gohy pense qu’ils se sont retrouvés dans un cas de député en situation d’indélicatesse et qu’ils peuvent aller se défendre sans toutefois chercher à dire que c’est une chasse aux sorcières.
Concernant Atao, « tout le monde le connaît comme patron de ’’Adjégounlè’’ (faux médicaments, ndlr). On a même dit qu’il est docteur en produits pharmaceutiques ». Pour lui, « S’il avait eu toutes les autorisations pour faire ce commerce, le problème ne se pose pas. Il aurait payé toutes ses taxes douanières ». Autrement confie-t-il, « il est donc un indélicat et il est allé se réfugier à l’Assemblée. Il a pensé que le passé devait être tel quel. Il a la malchance que la dynamique sociale a changé face au nouveau président. Il doit aller se justifier aux indélicatesses qu’on leur reproche ». Selon le socioanhropologue, « la levée d’immunité est un fait sociopolitique. Ça traduit la mise en œuvre d’une sanction qui survient à un moment donné et cette dynamique est mise en œuvre par la société pour s’autoréguler ». Il justifie ces agitations par le fait que les députés ont toujours considéré le parlement comme une protection. Mais il estime que si « Vous avez volé ou vous êtes soupçonnés d’avoir volé, il est important que vous allez vous justifier. Si vos arguments ne sont pas soutenables alors vous êtes un poux et là on vous traite comme vous le méritez ». M. Gohy dit ne pas comprendre comment un groupuscule s’accapare de ce qui est à tous pour leur compte ou leur famille. « La perception du parlement comme refuge de grand banditisme va changer », affirme-t-il. « Le comportement du député comme un arrogant va changer. Ils vont comprendre qu’ils ne sont que des citoyens ordinaires traitables autrement. C’est bien salutaire cette option. Quiconque trimbale une casserole, on va lui demander des comptes », insiste l’invité.
L’expert met au défi les agitations des députés qui traînent des casseroles et constituent un problème pour le développement du pays. Même s’il pense ne jamais supporter l’injustice et ne peut approuver la levée de l’immunité parlementaire à géographie variable, il reste confiant que « le président va continuer dans cette même lancée, la lutte contre la corruption ». Gilles Gohy estime que « l’arrogance va disparaître et ils sauront que quoi qu’il fassent la justice est là. Il faut qu’ils soient les dignes représentants de ce peuple ».
Le socioantropologue appelle tous les citoyens soucieux du développement du pays àœoeuvrer pour l’atteinte du PAG, et aider le chef de l’État à atteindre ses objectifs.

Giscard AMOUSSOU
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