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1er Août: journée nationale du ronchonnement...

Publié le mardi 31 juillet 2018  |  aCotonou.com
Rencontre
© aCotonou.com par CODIAS
Rencontre café Média à la maison des Médias sur le journalisme culturel et la perte des valeurs
Cotonou, 27 juin 2015. Le journaliste culturel Luc Aimé Dansou et le préfet de l`Ouemé- plateau Moukaram Badarou ont animé 2 conférences-débats.
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Depuis plus d’un demi siècle, le 1er août est reconnu comme la date anniversaire de l’indépendance de la République du Bénin. Comme tout anniversaire, celui de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale donne lieu, chaque fois, à une célébration. C’est la fête nationale. On organise des réjouissances. On boit, on mange, on danse. On va à la plage, on rend visite à ses amis et à ses parents. Chacun en profite comme il peut.
Mais il y a ce que l’on appelle « les manifestations officielles ». C’est-à-dire, ce que le gouvernement a prévu dans le cadre de la célébration dudit anniversaire. Chaque chef de gouvernement y va de son génie. C’est une question de style. La fête peut être grandiose et populaire ou sobre. Mais globalement, le programme prévoit toujours un défilé. A la fois militaire, para militaire et civil, ou alors, tout simplement militaire. Le programme prévoit aussi un match de football (la coupe de l’indépendance, ou un match de gala comme cette année entre une équipe composée d’artistes et une autre composée de personnalités et autorités politico-administratives). On organise aussi des concerts.
Si du côté du défilé et du match de football (coupe de l’indépendance) tout semble se passer sans grand bruit, ce n’est pas le cas en ce qui concerne le volet qui implique les artistes. À ce niveau, il y a souvent colère, grincements de dents, suspicions, commentaires désobligeants, ronchonnements et discourtoisie. Entre les organisateurs et les artistes retenus, entre les artistes retenus et ceux délaissés, entre les promoteurs de spectacles et le ministère de la culture. Certains promoteurs estimant qu’on leur arrache leur job,… Un tohubohu qui, heureusement, n’empêche pas la fête d’avoir lieu.
Pendant que certains reprochent aux organisateurs de prendre toujours les mêmes artistes pour les concerts, d’autres combattent l’invitation d’artistes étrangers d’envergure internationale. Pendant que certains estiment que le cachet qu’on leur propose est minable, d’autres considèrent que tel artiste est « anormalement » bien payé et que tel autre mérite mieux que ce qu’on lui promet. D’autres encore se plaignent que jusqu’à la veille de leur prestation on ne leur a pas dit le cachet qui leur sera versé.
Dans cette cacophonie des ambitions et des égos surdimensionnés, des artistes béninois de la diaspora demandent (en toute légitimité...peut être.) pourquoi le pays ne leur donne t-il pas l’occasion de rentrer pour donner des concerts à l’occasion de la fête de l’indépendance. Quid des plasticiens ? Quid du cinéma ? Quid du théâtre? Quid de la littérature ?
A l’ère du Nouveau Départ, il me semble nécessaire de trouver une nouvelle approche de gestion des manifestations officielles du 1er août. Mais, une chose est sure, il y aura toujours des insatisfaits.
L’année prochaine, il n’y a rien à faire, il y aura des artistes qui vont encore ronchonner. A ce rythme, le 1er août au Bénin, risque de devenir « La Journée Nationale du Ronchonnement des Artistes ». Ce n’est pas ce que je crois. C’est du moins, ce que je crains.

Luc Aimé Dansou,
Journaliste et entrepreneur culturel
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