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Lutte contre la corruption sous la Rupture : De la poudre aux yeux des Ptf et de la Diaspora

Publié le mardi 31 juillet 2018  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon,Président de la République
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(L’affaire Atao avec son ralliement a tout révélé)
Le parti Reso Atao soutient à nouveau le président Patrice Talon. La formation politique a fait dans ce cadre une rencontre le week-end écoulé à Porto-Novo. Ce retour du parti aux côtés de Patrice Talon est sans doute une conséquence des ennuis judiciaires que connaît son leader, Mohamed Atao Hinnouho depuis quelques mois.

La bataille engagée contre la corruption est-elle vraiment sincère? Beaucoup se posent cette question depuis le samedi dernier. Certains n’arrivent toujours à trouver une cohérence entre le retour du parti Reso Atao au sein de la mouvance présidentielle et les difficultés judiciaires auxquelles fait face son leader Mohamed Atao Hinnouho. Ils y voient simplement du chantage politique. Ce qui devrait compromettre la lutte contre la corruption menée actuellement sous le Rupture. Pour rappel, le parti Reso Atao faisait partie de la coalition de la Rupture ayant soutenu la candidature de Patrice Talon en 2016. Mais le parti a pris ses distances avec le gouvernement de la Rupture quelques mois après l’investiture du successeur de Yayi Boni. Le député Mohamed Atao Hinnouho s’est vite montré très critique envers la majorité parlementaire et le gouvernement à travers ses différentes positions au Parlement. Il votera aussi contre le projet de révision de la Constitution initié en avril 2017. A l’époque, il avait déclaré être déçu par la politique antisociale imposée par l’homme d’affaires Talon. Désormais dans le viseur du pouvoir, Mohamed Atao Hinnouho sera identifié dans la lutte que le gouvernement a engagée contre le trafic des faux médicaments. Une curieuse plainte de la douane sera aussi déposée contre lui pour fraudes douanières. Dans la foulée, le député de l’opposition prendra la clé des champs. Mais il se résoudra à se livrer à la justice après quelques semaines de cavale. Arrêté et envoyé en prison dans le cadre de la procédure de fraudes douanières, le député va subir selon ses propres déclarations un traitement plutôt inhumain. Mais même incarcéré, l’élu de la 15ème circonscription électorale a continué à être démarché. Sa voix a en effet été négociée dans le cadre de l’initiation d’une proposition d’amendement de la Constitution. Curieusement, le député qui critiquait le gouvernement a pu remettre une procuration au Parti du renouveau démocratique (Prd), membre de la majorité parlementaire. Un vote positif sera exprimé en son nom lors de l’examen de ladite proposition de loi. Quelques jours après, la majorité parlementaire levèra son immunité parlementaire donnant ainsi une suite favorable à une demande de la justice dans une procédure judiciaire liée à l’affaire des faux médicaments. Seulement, le samedi 28 juillet 2018, le parti RésoAtao va clamer à nouveau son appartenance à la majorité présidentielle. Il l’a fait lors d’une rencontre publique. Un revirement très étonnant. Certains observateurs montrent que le Chef de l’Etat très critiqué désormais dans l’opinion ne peut refuser un tel soutien même s’il n’en était pas demandeur. Le parti RésoAtao va combler un vide certain autour du Chef de l’Etat puisque sa politique est décriée ou encore très contestée. Cependant, un tel ralliement pose problèmes. Ce soutien arraché semble peu sincère. En effet, les observations critiques faites par le parti avant les ennuis judiciaires du député Atao Hinnouho n’ont pas encore changé. Il n’ya donc pas de raisons sérieuses pour que le parti Réso Atao change de choix politique du jour au lendemain. Par ailleurs, il y a lieu de s’interroger sur la lutte engagée contre la corruption sous la Rupture. On est tenté de croire que le gouvernement mène une lutte intéressée. Il donne en tout cas raison à ceux qui pensent qu’à travers cette bataille, on harcèle les politiques ou encore les opérateurs économiques proches de l’opposition pour leur faire changer d’opinion. La lutte conduite jusque-là n’est convainc peu de personnes au Bénin. Dans son adresse à ses compatriotes ce mardi, veille de la fête de l’indépendance du Bénin, Patrice Talon reviendra certainement sur ce sujet. On l’a vu déjà affirmer sa « détermination » à lutter contre toute forme de crimes économique à la Conférence de haut niveau sur les médicaments tenue à Geneve en mai dernier. Le chef de l’Etat, Patrice Talon devant la communauté internationale était très fier parce qu’il a réussi à envoyer en prison des barons de ‘’faux’’ médicaments dont un expatrié et un député à l’Assemblée nationale. Quelques semaines plus tard, soit deux mois après, voilà le parti du député déclaré même « fou », qui rallie le camp présidentiel. Ce ralliement du parlementaire à la Rupture prouve à suffisance que la lutte contre la corruption qu’on chante au-delà des frontières pour charmer les béninois de l’extérieur et les Partenaires techniques et financiers n’est que de la poudre à leurs yeux


Mike MAHOUNA
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