Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) ont adopté lundi soir à Lomé une déclaration commune sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent.
Le sommet conjoint des chefs d'Etat et de gouvernement des deux regroupements sous-régionaux avait pour objectif de "créer les conditions d'une paix durable et d'un environnement sécurisé" dans les deux entités, d'après le communiqué final de cette rencontre qui a réuni 26 pays.
"Afin de mieux faire face ensemble au défi sécuritaire, les chefs d'Etat et de gouvernement ont souligné la nécessité d'une coopération plus renforcée et effective entre les deux communautés".
Dans cette perspective, ils ont décidé de partager leur vision des menaces et d'adopter une approche commune des solutions à y apporter.
Ils ont ainsi adopté la Déclaration de Lomé et se sont engagés, au titre de la promotion de la paix et de la stabilité, à coopérer pour prévenir les conflits et promouvoir la paix et la stabilité dans les deux régions, notamment à travers des mécanismes d'alerte précoce et de réponse rapide aux crises.
Les chefs d'Etat et de gouvernement se sont également engagés à adopter, lors de leur prochain sommet, un cadre régional portant convergence des principes constitutionnels au sein de la CEDEAO et de la CEEAC.
Au titre de la sécurité, ils entendent "renforcer leur coopération afin de lutter efficacement conte toutes les formes d'insécurité".
Le sommet a enjoint le président de la Commission de la CEDEAO et le secrétaire général de la CEEAC "à initier dans les meilleurs délais les négociations entre les Etat des deux régions en vue de conclure et de mettre en œuvre les procédures d'entraide et de coopération judiciaire".
Un accord de coopération en matière de police criminelle entre les Etats de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale devrait être signé par les ministres désignés avant la fin de l'année 2018, apprend-on.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont par ailleurs évoqué leur préoccupation face à la multiplication des conflits violents entre éleveurs et agriculteurs et ont donné des instructions visant à identifier les mesures pouvant permettre de "prévenir et de gérer pacifiquement" ces conflits.
Ils ont également enjoint leurs ministres compétents à examiner les questions liées aux flux migratoires et au changement climatique dans l'espace commun et d'en faire rapport lors du prochain sommet.
Sur le terrorisme et l'extrémisme violent, les chefs d'Etat et de gouvernement "condamnent avec la plus grande fermeté les attaques perpétrées par les groupes terroristes contre les populations civiles, les forces de défense et de sécurité et les forces régionales et internationales", déclare le communiqué final.
Il "condamnent avec force les actions et le trafic illicite en tout genre des groupes terroristes et des bandes de mercenaires opérant dans le Sahel".
Ils ont réaffirmé leur détermination "à prévenir et à lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent" à travers notamment l'implication des leaders religieux et communautaires ainsi que d'autres acteurs dans l'élaboration et la mise en œuvre de programmes de déradicalisation, de réinsertion, de réintégration et de réconciliation.
Désormais, le sommet conjoint CEDEAO-CEEAC se tiendra tous les deux ans. Le Tchad est retenu pour organiser le prochain en 2020.