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Patrice Talon au sujet de la révision de la Constitution par le Référendum: « J’ai décidé de ne pas soumettre ces questions à mon peuple par voie référendaire »

Publié le mercredi 1 aout 2018  |  L`événement Précis
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© Présidence par DR
Rencontre de S.E.M. Patrice Talon avec les pharmaciens du Bénin
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En marge de la célébration du 58ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, le président de la république a fait ce mardi 31 juillet, une sortie politique sur la Télévision nationale. Patrice Talon face aux journalistes de la presse locale, a opiné sur certains sujets brûlants de l’actualité sociopolitique nationale. Sur la question de la révision ciblée de la loi fondamentale du Bénin initiée et soutenue par les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp), le chef de l’Etat a expliqué l’importance de chacun des points points à amender dans la Constitution du 11 décembre 1990.

« Ce qui urge pour notre pays, et j’ai eu l’occasion de l’apprendre avec satisfaction, c’est les investissements vitaux. L’eau, les énergies, les soins de santé efficaces, une éducation plus efficace que ce que nous observons aujourd’hui, les pistes rurales. Et les réformes politiques qui ne constituent pas une nouvelle orientation dans notre modèle politique préoccupent peu de nos concitoyens … » a laissé le président Patrice Talon avant de poursuivre : « J’ai noté au début du mandat que ma volonté d’opérer des réformes politiques et institutionnelles n’a pas rencontré l’unanimité des parlementaires. (…) J’en ai tiré les conséquences et j’ai dit je ne vais pas passer tout mon mandat à courir après une réforme constitutionnelle qui risque de nous retarder dans ce que nos populations attendent davantage de nous. » Selon les propos du chef de l’Etat, aucun des quatre éléments auxquels les parlementaires ont décidé d’apporter des retouches, ne fait l’objet d’aucun débat. Il y a par exemple, l’instauration de la Cour des comptes parce que le Bénin a adhéré à des Conventions internationales qui prescrivent que les Chambres de compte deviennent des institutions à part entière pour avoir l’autonomie suffisante pour jouer leur rôle. « Il est important que la Chambre des comptes devienne une Cour des comptes pour veiller à la bonne gestion des derniers publics » a précisé le chef de l’Etat.
La constitutionnalisation de la peine de mort est une tendance qui s’observe dans le monde et il est utile voire urgent que le Bénin après avoir déjà décidé de ne plus exécuter aucun citoyen quelle que soit la faute commise, l’insère dans sa loi fondamentale, a fait remarquer Patrice Talon. « C’est un peu honteux de savoir que les femmes qui représentent plus de 51% de notre population ne soit pas suffisamment représentée dans les organes qui dirigent le pays (…) Il ne faut pas oublier le poids de nos traditions qui fait que l’émancipation des femmes met du temps à être une réalité » a déploré le chef de l’Etat sur le point relatif à la discrimination positive que prévoit l’initiative d’amendement de la Constitution en faveur des femmes. Pour ce qui est de l’alignement des mandats politiques qui est discutable, le président Talon dit avoir partagé cette vision des députés de rationaliser les dépenses publiques en organisant des élections groupées chaque cinq ans. « …C’est une réforme d’assainissement, c’est une réforme pour rationaliser les dépenses publiques… » a-t-il souligné.

« … Je suis tenté de le faire (…) mais est-ce que cette réforme constitue aujourd’hui, une priorité pour nos concitoyens ? »

Nonobstant la pertinence des réformes que ces quatre points apportent dans le modèle du système politique béninois, Patrice Talon estime que le moment n’est pas encore propice pour passer au référendum. A en croire le numéro Un des Béninois, le moment n’est pas encore propice. Autrement dit, Patrice Talon refuse d’user de cette faculté que lui offre la Constitution de soumettre les quatre questions au peuple béninois par voie référendaire.

« … Je suis tenté de le faire parce que je sais l’opinion dans sa large majorité, serait favorable à cette réforme mais est-ce que cette réforme qui devrait être technique, constitue aujourd’hui, une priorité pour nos concitoyens ? Autrement dit, est-ce que ça vaut référendum ? Le peuple nous a donné, au Président de la république et aux députés, de prendre des lois qui sont utiles à l’amélioration de la gouvernance tant que cela ne remet pas en cause l’orientation politique nationale. Le peuple n’a pas dit que chaque fois qu’il faut faire un petit amendement, il faut retourner vers lui et le solliciter. Ce serait une démission de la part des gouvernants que de vouloir solliciter le peuple chaque fois que nous sommes appelés à faire ce qui relève de nos prérogatives. » a expliqué le chef de l’Etat. Le successeur de Boni Yayi a tout de même le moral haut malgré sa déception. « C’est un échec pour le Bénin entier, ce n’est pas un échec pour Patrice Talon ni pour les députés qui ont porté le projet. Est-ce que ne pas instaurer la Cour des Comptes n’est pas un échec pour nous tous ? » s’est-il interrogé.

Il a surtout, déploré l’obstruction faite à la proposition de loi des 08 députés du Bmp par leurs députés de la minorité parlementaire qui à son avis, auraient pu contribuer à la réflexion et modifier ce qui les gêne.
« Et comme ce n’est pas un impératif, une urgence nous allons finir par faire le faire. Aujourd’hui, ce dont le peuple a besoin, c’est l’eau, les énergies, les pistes rurales, toutes choses qui requièrent de l’énergie, de l’investissement, de l’argent (…) Le moment viendra où il y aura cette sérénité et nous allons faire ces amendements » C’est en ces termes que le chef de l’Etat a rassuré le peuple rappelant que son rôle qui est beaucoup plus central, l’oblige à prendre la question du référendum avec calme et sérénité.

Germin DJIMIDO
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