Le Chef de l’Etat a publiquement pris le contrepied des ambitions du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp). Il n’organisera pas de référendum. En prenant une telle décision, il a souligné les incohérences qui caractérisent les actions de ce groupe de députés.
Le Bmp est-il toujours crédible? Ce bloc peut-il toujours continuer à clamer son appartenance à la mouvance présidentielle? La situation est devenue plutôt difficile après la sortie médiatique du Chef l’Etat le 31 juillet 2018. Le Bloc avait en effet pris des positions osées par rapport au référendum. Après le vote du 05 juillet 2018 qui imposait l’organisation d’un référendum à propos de la proposition d’amendement de la Constitution, les députés du bloc s’étaient lancés dans une campagne précoce en faveur du «oui». Chacun avait commencé à défendre la tenue du référendum dans sa localité. A l’Assemblée nationale, la majorité parlementaire avait même envisagé de modifier la loi portant conditions de recours au référendum. Elle voulait sauter certains obstacles contenus dans la loi de 2012 afin de rendre possible la tenue du scrutin cette année. Par ailleurs, pour les membres du Bmp, la concrétisation des points inscrits dans la proposition d’amendement devrait changer le Bénin. Ils avaient soutenu que le Chef de l’Etat voulait du référendum. Sans prendre l’avis des populations, certains chefs de partis politiques avaient osé déclarer que celles-ci exigeaient la tenue du scrutin. Ce qui est en déphasage total avec la réalité. Sur le terrain, le peuple est déçu. C’est la déception générale. La morosité économique est ambiante. Et dans un contexte aussi difficile, il serait difficile pour le gouvernement d’obtenir l’avis favorable du peuple. Le référendum aurait été un vrai échec. Le Chef de l’Etat l’a très tôt compris. Le 31 juillet dernier, il a renoncé à l’organisation du référendum. Ce faisant, il met en difficulté ses soutiens du Bmp qui continuaient à défendre les chances de réussite de l’élection jusqu’au 30 juillet. Désavoués et ridiculisés par le Chef de l’Etat, ils sont obligés d’abandonner cette trouvaille dont ils devraient tirer de gros intérêts. Les membres du bloc se retrouvent désormais dans une position difficile. Il est clair qu’ils se sont trompés sur les vraies intentions du Chef de l’Etat. Manifestement, le Bmp n’a pu servir à rien dans la dernière bataille engagée pour réviser la Constitution. Il mérite simplement de disparaître.