L’école béninoise a besoin d’être réformée. Ceci est un secret de polichinelle. Depuis plusieurs années, l’opinion s’accorde à reconnaître, au vu des performances peu glorieuses réalisées par les apprenants lors des différents examens de fin d’année, qu’il faut remettre les choses à l’endroit. D’année en année, tout va de mal en pis. Les enseignants sur qui sont pointés les doigts accusateurs rejettent le tort qui leur est fait et se déchargent sur le gouvernement et les parents d’élèves. Il est clair que nombre d’efforts restent à être fournis par les gouvernants pour améliorer les conditions de vie et de travail des éducateurs. N’empêche, tout ne peut être parfait avant que le niveau des écoliers et élèves soit revu à la hausse.
Outre le débat relatif au contenu des programmes d’enseignement, il est impérieux de mettre l’accent sur les aptitudes des enseignants. Beaucoup d’entre eux ont embrassé le métier par nécessité, parce que n’ayant rien d’autre sous la main. Au défaut de la vocation, s’est greffé celui de la compétence et de la pédagogie. Tout le monde n’a pas les mêmes capacités pour inculquer le savoir. Dans les salles de classe, on retrouve plein d’enseignants qui ne sont pas à leur place. Il faut donc évaluer le niveau réel de chacun pour détecter les insuffisances et lacunes à combler. C’est en cela que l’évaluation prônée par le ministère des enseignements maternel et primaire est salutaire. Mais, des écueils se sont malheureusement glissés dans la procédure.
Patrice Talon qui ne jure que par les réformes a déjà fait montre de ses motivations dans ce secteur. Il ne lui reste plus qu’à taper dans la fourmilière pour assainir le système éducatif. L’installation du Conseil national de l’éducation (Cne) restauré, avec de nouvelles attributions, est un bon début. La mise en place des cantines scolaires est également une belle initiative qui apporte un plus à l’école béninoise. Au demeurant, la formation des enseignants, leur évaluation périodique, la responsabilisation des parents d’élèves face à leurs devoirs sont autant de chantiers sur lesquels il faut se pencher ici et maintenant. Nous sommes déjà au fond du trou. Soit, on y reste en colmatant les brèches comme d’habitude, soit on remonte en posant des actions pertinentes.
Moïse DOSSOUMOU