On ne parle plus que de ça. Ces derniers jours, le projet « asphaltage » dont les mérites ont été vantés à cor et à cri aux populations est enfin entré dans sa phase active. Sous l’égide du ministère du cadre de vie et du développement durable et avec le précieux concours des mairies concernées, les différents sites ont été remis aux entrepreneurs. Parce que le financement de la première phase qui comprend 309 kms de voies à construire a été bouclé, le gouvernement est passé à la vitesse supérieure. Les populations des communes de Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji, Bohicon, Lokossa, Natitingou et Abomey attendent impatiemment que les premiers coups de pioche soient donnés. Dans l’ensemble, les emprises sont déjà libérées ou sont en voie de l’être. Il ne reste plus que les chantiers prennent corps et soient conduits avec diligence à leur achèvement.
Inscrit au pilier n°3 du Programme d’actions du gouvernement, le projet « asphaltage » vise la résolution des questions de l’insuffisance des services de voirie et des réseaux de drainage des eaux et d’assainissement. Au total, un peu plus de 600kms de voies, pour un coût global de 900 milliards de nos francs, sont pris en compte au plan national. Ainsi, les multiples désagréments que subissent les usagers de la route du fait des nids de poule, des flaques d’eaux persistantes ne seront bientôt, plus que de lointains souvenirs. Concernant les travaux d’aménagement et de modernisation des voies secondaires, il est prévu la réalisation d’autres commodités telles que des bancs publics, des jardins et poubelles publiques. Il s’agit, en effet, de rendre la vie un peu plus agréable aux populations habituées depuis des lustres à un environnement terne en perpétuelle dégradation. Le rêve des Béninois de circuler sur des routes aménagées et éclairées est sur le point d’être concrétisé.
Ce projet, lourd de par sa consistance, aura un grand impact sur les économies locales. Bien que ponctuels, les milliers d’emplois qu’il va générer ne seront pas sans incidence sur la qualité de vie des ménages dont les membres seront appelés à exercer une activité professionnelle sur les différents chantiers. En cette période de soudure, c’est une grande bouffée d’oxygène qui est injectée dans le quotidien des populations. Les petits commerces fleuriront ça et là et les complaintes persistantes qui avaient cours jusque-là pourraient se muer en des chants d’espoir. Lorsqu’on considère les neuf villes sélectionnées pour cette première phase, on se rend aisément compte que c’est presque tout le Bénin qui sera en chantier pendant de longs mois. Qualitativement, le visage présenté par le réseau routier national sera attrayant dans les prochains mois. Et là, c’est le Bénin entier qui gagne.
Pour qu’il en soit ainsi, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de veiller au grain. Il ne sert à rien de lancer des travaux d’une telle envergure et d’aller dormir sur ses lauriers. Chaque entreprise dispose d’un délai contractuel pour achever les travaux. Il est de la responsabilité du maître d’ouvrage et de son délégué de mettre la pression nécessaire pour que tout ceci soit respecté. Déjà qu’un grand retard a été accusé dans la mise en œuvre de ce projet, il ne faudrait pas que le laxisme et la cupidité des uns et des autres soient des entraves à sa bonne exécution. Il a été dit et relayé abondamment qu’aucun éléphant blanc ne sera de mise sous ce régime. Les populations ont pris au mot leurs dirigeants et les attendent au tournant, en cas de manquement à la parole donnée. Accusé de ne servir que des maquettes aux Béninois, Patrice Talon prend à contre-pied ses contempteurs. Il a donc intérêt à aller jusqu’au bout.
Moïse DOSSOUMOU