Dans son projet de société, pour ceux qui l'ont lu, et même durant toute la campagne électorale, le candidat Patrice Talon a prôné le renouvellement et le rajeunissement du personnel politique.
Cela est une chose.
L'autre chose, et les béninois le savent désormais, quand il annonce et tient à quelque chose, il y renonce rarement.
Toutes choses qui m'amènent à dire, que dans cette affaire de trois blocs, il y a un gros piège. Faut-il le rappeler, le Chef de l'Etat, avait demandé à tous les hommes politiques qui soutiennent son action de se regrouper en trois blocs et pas plus. Le souhait est de rester en harmonie avec sa volonté de réduire le nombre de partis politiques, de réformer le système partisan.
Il se dégage nettement alors le Parti du renouveau démocratique de maître Adrien Houngbédji, La Dynamique unitaire de Robert Gbian, Bio Tchané Charles Toko et autres. Puis le Parti progressiste en gestation et dont la fondation est l'UN.
Seulement, depuis quelques semaines, on assiste à deux phénomènes bizarres.
Le premier, est la création tous azimuts de nouveaux partis politiques par des autorités en poste, fidèles et loyaux au chef, incapables de s'aventurer sur ce terrain sans l'aval du patron. Deux exemples, pour ne citer que deux, confirment cette thèse. Jacques Ayadji et SalimaneKarimou. On dit que c'est pour s'imposer en tant que vice président au sein du Parti progressiste, poste dont les textes accordent une place de choix. Admettons. Mais pourquoi tiennent-ils coûte que coûte à un tel poste? Pourquoi le chef de l'Etat ne leur interdit pas de perdre le temps, l'énergie, et l'argent?
Il y'a anguille sous roche.
Le deuxième phénomène est celui du parti politique Bénin en route, ou Ber.
Ce regroupement de partis, de mouvements, et de personnalités plus ou moins jeunes, résistent à la discipline qui consiste à s'aligner sur les trois blocs. Il tient à relever le défi du quatrième bloc, même si son leader est moins charismatique peu rassembleur, et un peu manipulateur. Malgré toutes ces faiblesses, il se révèle que ce creuset grossit chaque jour. Ces dirigeants disent même partout qu'ils ont reçu l'aval du patron.
On peut oser dire qu'il se projette un coup contre la classe politique traditionnelle sans risque de se tromper.
Quelle forme cela prendra?
Difficile de le dire.
Mais il est certain que tout ça n'est pas anodin.