Urgence, barrer la route à l’érosion à Grand Popo ! Le reprofilage de la route située sur la bande de terre d’Akoutagbo entre les villages Houssoukouè et Avlo, une voie menacée de part et d’autre par l’avancée de l’Océan Atlantique et du fleuve Mono est, à n’en point douter, une mesure salutaire, mais bien loin de ce qui pourrait rassurer les riverains et les populations de Grand-Popo en général. En effet, cette zone est sous l’influence, à la fois de l’érosion maritime que fluviale et dans une certaine mesure de l’érosion éolienne quand on sait que la vitesse du vent en août est de 20 m/s soit 72 km/h et en absence de tout palétuvier, le mal est fait. C’est dire que procéder juste à un reprofilage de la route, sans penser à l’érosion qui s’observe déjà au niveau de la bordure, du côté du fleuve, est une illusion. D’ailleurs, des chercheurs s’étaient offusqués de ce que des épis soient construits à Avlékété, alors que l’urgence était à Grand Popo après la construction du port de Lomé. Si pour sauver les meubles, et empêcher que plusieurs villages ne se retrouvent au fond de l’Océan, le gouvernement, par biais du ministère du cadre de vie, a pensé à un profilage de la route située sur la bande de terre d’Akoutagbo entre les villages Houssoukouè et Avlo, il faudra aller au-delà. « Les dégâts sont énormes, les boutiques que nous réalisons s’écroulent. L’érosion fait vraiment peur… ». Ainsi s’exprimait Pascal Gbede, chef village de Houssoukouè, de l’arrondissement central de Grand-Popo.
L’érosion fait effectivement peur à Grand Popo et loin de toute considération politicienne, l’alerte est au rouge. Il ne faudrait pas attendre le pire, surtout qu’étant donné qu’en Octobre prochain, l’on pourrait assister à une nouvelle inondation. Que se passera-t-il, si le fleuve Mono ou la lagune de Grand Popo emportait davantage du sable jusqu’à la bordure de la route profilée ? « Grand-Popo est une commune dangereusement menacée par les effets pervers, conjugués d’ailleurs, par le fleuve Mono et de l’océan Atlantique. Donc, c’est une commune qui risque de disparaitre. Chaque jour que Dieu fait, lorsque les populations s’endorment, le lendemain, ce sont des questionnements qui s’en suivent », avait déclaré Anselme Parfait Gbidi, Président d’honneur de l’association Jeunesse engagée et développement de Grand-Popo.
Certes, la nouvelle ratification d’accord de financement pour la mise en œuvre du Projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-Resip), financé par la Banque mondiale, apparait comme la solution messianique pour conjurer le mauvais sort mais, en attendant, que cela ne soit une réalité à Grand Popo, l’Etat devrait mieux prendre ses responsabilités.