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Lutte contre l’essence de contrebande : L’approche Talon pour formaliser le Kpayo

Publié le mercredi 8 aout 2018  |  Fraternité
Pénalisation
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
Pénalisation de la vente de l’essence frelatée, les acteurs veulent rencontrer le président Patrice Talon
Cotonou, le 20 juin 2018. Rencontre entre les vendeurs de l`essence Kpayor .
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La panique a tôt gagné les milliers de Béninois qui tirent l’essentiel de leurs revenus de la commercialisation de l’essence de contrebande communément appelée ‘’Kpayo’’. Cette peur qui s’est emparée des acteurs a fait dégouliner des sueurs froides sur certains visages au lendemain de l’adoption, par les députés de la 7e législature, de la loi 3018-15 portant Code pénal en République du Bénin, dont l’article 929 dispose que : « Le commerce des carburants, notamment : essence super, essence tourisme, pétrole, gasoil, mélange deux temps, ainsi que celui des lubrifiants aux abords des rues dans les agglomérations, et tout endroit autre que dans les dépôts et installations de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers ou des distributeurs agréés sont rigoureusement prohibés ». Mais Patrice Talon a apaisé ses compatriotes lors de ces échanges avec les médias à la veille de la célébration du 58e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. « La vente du carburant au bord des voies est devenue une activité importante au Bénin, car elles concernent des centaines de milliers de Béninois. Aucun gouvernant ne peut décider de tirer un trait sur une telle activité. Ce qui est fondamental, c’est de la réorganiser... », a-t-il déclaré avant d’expliquer que ce commerce est exercé par des personnes qui n’ont pas l’équipement approprié et s’approvisionnent par la contrebande. C’est donc là toute la problématique. Ainsi, il ne s’agira nullement de déclencher la chasse aux acteurs, mais de les accompagner à se doter d’équipements adéquats, par exemple des citernes ambulantes, tout en se formalisant pour ne pas tomber sous le coup de la loi. L’approche est pédagogique et des actions sont déjà déployées par le gouvernement dans ce sens.
En effet, selon l’article 930 de la loi 3018-15 portant Code pénal en République du Bénin : « L’introduction et le commerce des produits pétroliers sur tout le territoire national par des personnes physiques ou morales autre que la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers sont passibles des sanctions telles que la confiscation des produits et des moyens de transport, l’amende égale au double de la valeur des produits saisis, dans tous les cas, le montant de ladite amende ne peut être inférieur à cent mille francs Cfa et l’emprisonnement ferme qui peut aller de trois mois à trois ans ».
A en croire Patrice Talon, la réorganisation du secteur ne pourra pas être faite du jour au lendemain, mais dans un processus qui a démarré par un recensement discret des acteurs. « Le gouvernement est en train de mettre en place un programme de fourniture de mini stations mobiles de sorte que leur activité n’impacte pas négativement leur environnement et leur santé. Nous allons les faire rentrer dans le formel. Après, nous allons formaliser les sources d’approvisionnement. Cela permettra d’agréer leurs fournisseurs afin qu’ils se ravitaillent par voie légale. Nous devons faire les concessions possibles pour que les nouveaux prix ne soient pas loin des prix pratiqués actuellement. En d’autres termes, nous allons combattre la contrebande et non l’activité », a expliqué Patrice Talon. Voilà de quoi rassurer les uns et les autres, mais aussi la preuve qu’on peut gouverner autrement au Bénin pour des résultats plus probants. Trêve de polémique donc, la chasse aux sorcières n’aura pas lieu, sous le régime de la Rupture, dans la politique de lutte contre l’essence de contrebande.
Arnaud DOUMANHOUN
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