Une loi votée et une belle opportunité pour les sans-papiers béninois dans leur propre pays. Très prochainement, des volets N°1 gratuits et dûment reconnus par les autorités nationales leur seront délivrés. Grâce à la loi N°2018-26 portant autorisation d’enregistrement à titre dérogatoire à l’état civil, ils sont plus de 2 millions en attente de se libérer d’un souci qui leur pourrissait la vie. Effectivement, depuis leur naissance, leur existence légale ne tenait à rien. Absents des registres de l’état civil, ils n’étaient juste que des anonymes à qui il manquait un précieux bout de papier.
Désormais enregistrés à la faveur du Rena et du Ravip et suite à des témoignages, ils ne sont plus des citoyens lambda. Mais, des Béninois en passe d’être sauvés d’une situation inconfortable par une proposition de loi portée par une douzaine de députés avec à leur tête l’He Gérard Gbénonchi. Certes, se voir délivrer des actes de naissance ne leur rallongera pas leur séjour sur terre. Toutefois, il leur facilitera beaucoup l’existence. Ce qui est certain, parmi les enrôlés bénéficiaires de la loi Gbénonchi, il y a des commerçants, des paysans, des écoliers et des élèves qui n’auront plus de difficultés pour se faire établir leur pièce d’identité ou des passeports s’ils ont des projets de voyage.
Souvent, ce n’est qu’à la veille des examens et des opportunités pour se rendre à l’extérieur, notamment au pèlerinage à la Mecque, que subitement certaines personnes découvrent qu’ils ont vécu des années durant sans un acte de naissance. Dans les milieux ruraux où les accouchements se déroulent, généralement, à domicile, l’enregistrement des enfants à l’état civil est une vraie problématique. Et, quand ils doivent régulariser leur situation au fil de leur évolution à l’école, le processus est très compliqué. Audiences foraines par-ci, juges par-là, et à la fin, les parents, sans grand moyen, abandonnent.
Du coup, les enfants parfois très intelligents et qui, à la longue, pouvaient mieux servir leur Nation, écourtent, plus tôt que prévu, leur séjour à l’école. D’autres encore, à cause du défaut de pièces administratives, arrivent difficilement à s’insérer dans la vie active. Même pour avoir un petit poste de gardien dans une entreprise, il faut bien détenir une pièce d’identité. C’est dire combien, elle est capitale cette loi votée par les députés, à la fin du mois de juillet dernier, avec la bénédiction du gouvernement.
En définitive, la nouvelle loi est une aubaine. Et déjà, il faut se réjouir que le gouvernement soit disposé à prendre, après les différentes étapes obligatoires à passer par celle-ci, tous les décrets d’application nécessaires. Aussi, le gouvernement a-t-il décidé qu’il prendra entièrement en charge, le coût de l’opération. Mieux, les volets N°1 seront à retirer en toute transparence au niveau des centres d’état civil et sous la responsabilité des maires et des chefs d’arrondissement.
Tout compte fait, avec elle, plus rien ne sera comme avant. Sans trop se gêner et dépenser des sommes faramineuses, les retardataires à l’enregistrement à l’état civil, rentreront dans les rangs. En un mot, quand on bonifie le Ravip avec des repêchés sur témoignage et qu’en plus, ils s’en sortiront très bientôt, avec une pièce précieuse, c’est inédit et ce genre d’initiative, le peuple en redemande.
Angelo DOSSOUMOU