Les députés étudient déjà la loi portant code électoral au Bénin. Après le vote en commission, le texte sera soumis en plénière pour les débats. En prélude à cette séance, le rapporteur de la commission des lois, invité sur le plateau de Canal 3, donne son avis sur ce qui est fait et ce qui se fera dans les prochains jours.
Le nouveau code électoral fait déjà des bruits dans le rang des populations. Plusieurs dispositions innovatrices viennent donner du grain à moudre à ce nouveau code. Rapporteur de la commission des lois à l’Assemblée nationale, l’honorable Orden Alladatin donne son avis sur ledit code électoral en gestation. Contrairement à ce que pensent certains comme étant de la mauvaise foi des députés, Orden Alladatin pense que " les motivations qui sous-tendent ces choix, c’est le regroupement des forces politiques". Selon lui, "il faut pouvoir contenir la flopée de candidatures fantaisistes qu’on a toujours connue par le passé". Ce qui implique une réduction des candidatures fantaisistes. Il estime qu’il est important "qu’on ait des partis forts et non des individus et des hommes forts". Une motivation partagée par la majorité des députés du grand bloc acquis à la cause du chef de l’État. "Pour y parvenir, il faut par des mécanismes qui relèvent de la discipline propre du politique mais aussi que l’arsenal juridique contraignant quelque part les hommes, à atteindre les objectifs", explique-t-il.
Les discussions ont permis de choisir des options particulières dont celle de revoir la caution. " Et c’est pour ça que nous avions estimé que par rapport à la caution qui est déposée et qui, est remboursable quand vous atteignez un certain seuil, qu’il fallait la doser". M. Alladatin pense que chaque candidature sérieuse doit être portée par un parti ou une population. Ainsi, ceux-ci ont l’obligation de contribuer à ladite candidature. "Si vous êtes une candidature sérieuse, soit vous êtes porté par des populations ou des groupes politiques et ils s’arrangeront pour vous trouver cette caution estimée à 250 millions FCFA qui est remboursable". Il ajoute que la charte sur les partis politiques a indiqué par ailleurs que les personnes morales ne peuvent pas financer les campagnes électorales. "Ce dont il est question, c’est le parti politique qui dépose une caution qui est remboursable", a-t-il précisé. Le député soutient le bien fondé des propositions par rapport au rôle que l’argent joue dans les élections. "Le plafond au niveau de la campagne électorale pour la présidentielle a été fixé à 5 milliards FCFA. Il faut diminuer le rôle de l’argent en politique. La caution, c’est ce que vous déposez en garantie et quand vous êtes un candidat sérieux avec un certain score à la fin, on vous rembourse cette caution. Cette caution est payée au trésor public et vous déposez la quittance au niveau de votre candidature", explique le député du Bloc de la majorité parlementaire.
Les dispositions à polémiques
Contrairement à ce qui est distillé sur les réseaux sociaux, Orden Alladatin dira : " Il n’y a aucun article qui concerne spécifiquement les anciens présidents de la République. On a cité dans le lot des personnes qui ne peuvent pas être candidats, à moins de renoncer à certains avantages. L’article concerne les conditions d’inéligibilité et vous avez dans cet article les membres des forces de sécurité publique et assimilés, les membres des forces armées, les membres des institutions, les anciens présidents de la République". Mais pour lui, ce qui est inscrit est ceci : "Quand vous prenez par exemple les membres des forces de sécurité publique et assimilés, il faut qu’ils aient démissionné un (01) an avant les élections. Quand vous prenez l’ancien président de la République, il faut qu’un (01) an avant, il ait renoncé à sa retraite avec les avantages qui y sont liés. À côté, il y a aussi les présidents des institutions qui sont visés. Ils bénéficient d’un certain nombre d’avantages liés à la retraite après avoir servi le pays. Quand vous décidez de ne pas accéder à cette retraite, vous devez renoncer à ces avantages".
Bien que les avis soient partagés, il y a eu une entente entre les membres de la commission. "Au sein de la commission, il y a même certains qui ont pensé que les anciens présidents doivent rester à la retraite. Ce qu’on a mis là est déjà un consensus. Dans ce qu’on a voté au sein de la commission et sous réserve des discussions en plénière, le débat est clair. Imaginez un ancien chef d’État ou ancien président d’institution jouissant de ses avantages et qui doit battre campagne sur le terrain face à d’autres", souligne Orden Alladatin. Toutes ces questions, selon lui, seront revues à la plénière. Ce qui permet de dire que la décision de la commission n’est que des propositions et qu’il revient à la plénière de décider de la formulation finale.