Le Code électoral amendé en Commission parlementaire fait actuellement polémique. Sur l’émission « Actu Matin » du jeudi 9 août 2018, le rapporteur de la commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme de l’Assemblée nationale, Orden Alladatin, a apporté des précisions sur l’amendement de la Commission des lois.
« Je ne dirai pas, ici, ce que je pense personnellement. J’ai eu le temps de le dire en Commission. Mais sur ce plateau, je vous dirai ce qui a été retenu et les motivations de ces choix », c’est par ces propos que le député Orden Alladatin, membre de la commission des lois a démarré son intervention sur l’émission. A propos du cautionnement des candidats, le député a informé : «Ce que nous visons, c’est le regroupement des forces politiques afin de contenir la flopée de candidatures fantaisistes qu’on a toujours connue, par le passé. Ce que nous visons, c’est d’avoir des institutions fortes et non des individus forts». Seulement, il peut arriver qu’on ait des candidatures sérieuses mais qui n’auront pas la caution exigée. Là-dessus, Orden Alladatin a expliqué : «Si vous êtes une candidature sérieuse, c’est dire que des groupes politiques s’arrangeront pour payer cette caution qui est remboursable…Depuis 1960, on a laissé ouvert sans prévoir des mécanismes qui contraignent et nous avons vu les résultats.» L’invité de Canal 3 a fait savoir qu’il n’y a pas que les anciens chefs d’Etat qui soient visés par les conditions d’inéligibilité. Il y a, aussi, par exemple, les présidents d’institutions, les forces de sécurité et autres. «Au sein de la Commission, il y a certains députés qui pensent que les anciens présidents qui sont à la retraite doivent rester à la retraite et ne doivent pas se présenter. Ce qu’on a mis dans le Code est un consensus.» A l’écouter, « le président de la République à qui on a donné un certain nombre d’avantages et qui décide de ne pas aller à la retraite. Le débat est clair», a commenté le député Orden Alladatin. Autrement dit, refuser d’aller à la retraite, c’est renoncer à ses avantages. «La cristallisation sur les anciens présidents n’est pas bonne», a-t-il répété, plusieurs fois en soutenant que « toutes ces questions seront débattues en plénière ». Est-ce à dessein que les anciens présidents sont visés? A suivre le député, loin s’en faut. «Le Président Patrice Talon sera aussi, un jour ancien Président de la République. Le Président de la Cour Constitutionnelle, Joseph Djogbénou, sera tôt ou tard, un ancien président d’institution», a-t-il dit.