Dans le cadre de sa première session supplémentaire de 2018, la Cour d’assises de Cotonou a connu le 22ème dossier inscrit à son rôle. Dans ce dossier, dame Ruth Genèse Konkoen, âgée de 22 ans et secrétaire comptable, est poursuivie pour infanticide. Elle est accusée d’avoir jeté un bébé dans une fosse septique.
La Cour après avoir délibéré, l’a condamnée à 5 ans de prison ferme. A l’interrogatoire, Ruth Genèse Konkoen reconnaît avoir jeté le bébé dans la fosse septique mais nie l’avoir tué. Dans ses explications, elle soutient qu’elle est entrée en travail vers 22 h et pensait que cela allait durer jusqu’au lendemain. Mais tard dans la nuit et sans assistance, elle aurait accouché d’une fille dont elle aurait entendu le cri. Se sentant très fatiguée, elle s’est endormie pour ne se réveiller deux heures de temps après. A son réveil, elle dit avoir constaté que le nouveau-né avait la bouche ouverte et le point noir de l’œil complètement disparu. Elle a alors réalisé que l’enfant ne vivait plus et lui aurait introduit un morceau de tissu dans la bouche.
Si Ruth Genèse Konkoen s’est abstenue de solliciter l’aide des colocataires, c’est parce qu’il faisait tard et qu’elle ne serait pas habituée aux gens de la concession étant donné qu’elle y a loué deux mois seulement auparavant. Après avoir introduit le tissu dans la bouche du nourrisson, elle l’a emballé dans un sachet pour le jeter dans la fosse septique. Dans la volonté de prouver son innocence, elle a révélé que l’auteur de la grossesse lui aurait proposé de se faire avorter en lui remettant la somme de 30 000 FCFA sous prétexte qu’il n’aurait pas les moyens de s’en occuper. Mais elle aurait refusé et lui aurait opposé qu’elle garderait sa grossesse pour mettre l’enfant au monde. Et que si elle ne voulait pas de l’enfant, elle aurait accepté de faire le jeu de l’auteur de la grossesse.
Des explications qui n’ont pas convaincu la Cour ni le ministère public qui ont concentré les débats sur la mort du bébé à cause de l’option faite de se débarrasser de son corps en le jetant dans une fosse.
La déposition du père de l’accusée, Marius Konkoen, de dame Sènami Tévoédjrè, propriétaire de l’appartement de l’accusée, et Alexis Lèkèdjo, chef du quartier Malè-Houngo, n’ont apporté aucun changement au dossier.
Ruth Genèse Konkoen a donc écopé de 5 ans de prison ferme.