La Coalition Bénin en route (Ber) ne compte pas se faire absorber par les trois blocs en gestation au sein de la majorité au pouvoir. Elle a certainement un agenda caché ; un agenda peut-être établi par le président Patrice Talon lui-même.
Trois blocs politiques sont en construction au sein de la majorité présidentielle. Il s’agit de la dynamique unitaire, du bloc progressiste et d’un autre qui doit réunir entre autres le parti du Renouveau démocratique (Prd) et le Rassemblement national pour la démocratie (Rnd). Les négociations et autres démarches se poursuivent sur le terrain. Ce sont de grands rassemblements politiques qui soutiendront les actions de Patrice Talon et défendront le régime de la Rupture lors des prochaines législatives. La mouvance présidentielle se met ainsi progressivement dans la logique de la nouvelle Charte des partis politiques dont l’objectif est de réduire sensiblement le nombre de formations politiques au Bénin. Seulement, il existe une petite coalition de partis politiques qui ne compte pas pour le moment rentrer dans les rangs. En effet, le Ber n’a jusque-là pas l’intention de se fondre dans l’un des trois grands rassemblements en gestation. Pourtant, ladite coalition n’a pas en son sein de leaders politiques pouvant ratisser large. Son président Jean-Baptiste Hounguè n’a jamais occupé de fonctions électives. Il n’a pas non plus de fief électoral. Le Ber ne contient pas de grands partis politiques capables de rivaliser avec l’opposition. Et beaucoup se demandent pourquoi et comment la Coalition tient à tracer son proche chemin aux côtés des trois blocs en création. A y voir de près, pour avoir refusé de disparaître pour le moment, le Ber a certainement reçu le soutien de Chef de l’Etat, le maitre de la Rupture. Fin stratège, Patrice Talon tire les ficelles depuis la Marina. Dans ce jeu, il encouragerait Jean-Baptiste Hounguè et ses partisans à garder le cap afin de lui permettre de disposer d’assez de marges de manœuvres au sein de la sa propre majorité. Connaissant les roueries dont sont capables les grandes formations politiques, le Chef de l’Etat très prévoyant compte peut-être avoir suffisamment de grands ensembles pour ne pas être surpris par les éventuels retournements politiques. Le président Talon voudrait ainsi avoir plusieurs alliés politiques pour être suffisamment libre dans ses prises de décisions. L’autre objectif que pourrait avoir le Chef de l’Etat, c’est le renouvellement du personnel politique. Il faut reconnaître que l’arène politique nationale est contrôlée depuis plus de deux décennies par presque les mêmes personnes. Ne faisant plus véritablement confiance aux vieux routiers ou encore poussé par l’envie d’avoir des politiciens plus dociles, donc nouveaux et moins expérimentés, Patrice Talon pourrait encourager le Ber qui réunit de nouvelles formations politiques à foncer dans une aventure qui reste pour le moins incertaine. Les prochaines élections législatives seront un vrai test pour toute la Rupture en recomposition. Et si la Coalition Ber ne disparait avant mars 2019, elle aura également l’occasion de démontrer ce dont elle se vante aujourd’hui lors de ses meetings.