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Réforme du Code électoral en république du Bénin: Polémique inutile : mettre le code électoral en phase avec la Charte des partis politiques

Publié le mardi 14 aout 2018  |  L`événement Précis
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© Présidence par DR
Rencontre de S.E.M. Patrice Talon avec les pharmaciens du Bénin
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Le nouveau Code électoral, en gestation au parlement suscite depuis quelques jours, des commentaires au sein de l’opinion publique nationale. Un sujet qui donne déjà lieu à toutes sortes d’exagérations, aussi bien dans les médias qu’au sein de certaines classes politiques, avec des commentaires désobligeants autour de deux points essentiels : les nouvelles cautions à payer pour les élections politiques, et la perte du statut d’ancien chef d’Etat pour tout ancien président de la république candidat à une élection. Alors qu’il s’agit d’une relecture du Code électoral dans le but de le mettre en parfaite harmonie avec la réforme de la Charte des partis, on s’étonne, à raison, de voir la question faire jaser. Analysons les deux points essentiels de la réforme.
Sur la question de la caution, il faut remarquer que le Bénin n’a pas encore réussi, jusqu’ici, à préserver le caractère sacro-saint des fonctions de député et de président de la république, en raison des candidatures fantaisistes observées aux élections politiques, notamment celle présidentielle. Des candidatures qui se révèlent être souvent pure distraction pour amuser la galerie. Le caractère symbolique de la caution exigée jusqu’ici y contribue en grande partie. La fixation des cautions substantielles pour les élections majeures (législatives et présidentielle) se met donc en phase avec la nouvelle Charte des partis politiques et vise à renforcer les dispositions de ladite charte, pour faire disparaitre les clubs électoraux à la tête desquels des bras financiers siègent et se présentent aux élections dans le but de marchander leurs centaines ou milliers de voix. Il est donc nécessaire de corréler cette avancée que constitue la réforme de la Charte des partis qui incite aux grands regroupements, avec ce réaménagement du Code électoral. Cette réforme portée par un groupe de députés pour mettre fin aux entreprises partisanes unipersonnelles mérite donc d’être soutenue pour enfin faire d’un parti politique, l’affaire de tous ses membres et non de son seul initiateur.

Faire des anciens présidents des sages de la république

La fonction présidentielle telle que définie dans les dispositions de la Constitution béninoise, confère à son titulaire des privilèges à vie. Un ancien président de la république qui, après l’exercice de cette fonction majeure, aspire à un poste inférieur, a accepté clairement de descendre à un niveau inférieur de l’échelle. L’expérience de l’ancien président, Nicéphore Soglo se faisant appeler «président-maire’’, est bien édifiant. On a vu comment l’intéressé pouvait se considérer, parfois, comme l’alter égo de feu le Général Kérékou alors aux affaires. Ensuite, les avantages d’ancien chef d’Etat sont déterminés et attribués en considérant que le bénéficiaire qui a dû déjà renoncer durant ses fonctions à toutes autres activités rémunérées, ne se livre pas à une autre activité. La nouvelle disposition vise donc à restaurer les attributs et autres avantages à offrir aux anciens présidents afin de faire d’eux des sages de la république après la gestion du pouvoir d’Etat, n’étant plus dans l’activisme politique. Il serait même souhaitable que la perte du statut d’ancien président et de tous les avantages y afférents soit également étendue à tout ancien chef de l’Etat qui décide de briguer les fonctions municipales. Un ancien président animé d’une quelconque envie de briguer une fonction moindre doit s’attendre à être considéré et traité dorénavant comme tel. Enfin, à l’heure d’une véritable lutte sans états d’âme contre la corruption, les choses se compliqueraient aussi bien pour le législateur que pour la justice quand il s’agira de juger un ancien président devenu député, et qui serait cité dans une affaire que la justice veut élucider. Il se poserait alors un problème de double immunité qui compliquerait sérieusement la tâche à la justice.
Au regard de ces innovations pertinentes qui permettront de réformer profondément l’univers politique béninois et le système électoral, on est en droit de se demander ce qui fait encore peur dans cette réforme du Code électoral. Le Bénin n’est-il toujours pas prêt, après 58 ans d’indépendance, à amorcer son réel développement à travers des lois pertinentes comme souhaité par les populations ?

Germin DJIMIDO
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