Les Ecureuils juniors ont terminé leur course à la Coupe d’Afrique des nations U-20 Niger 2019, lors de la manche retour du troisième tour des éliminatoires face aux Blacks starlets du Ghana. Une élimination qui apparaît comme le fruit de la gestion hasardeuse du football béninois sans championnat de catégories d’âge et sans initiative particulière pour le sport-roi à la base depuis plusieurs décennies.
Le Bénin ne prendra pas part à la troisième Coupe d’Afrique des nations U-20 de son histoire, après son élimination, dimanche 12 août dernier sur ses propres installations, par le Ghana, un pays où le football des jeunes est une priorité. Une contre-performance qui suscite des analyses et interprétations dans les milieux sportifs. Les coupables de cet énième échec à la porte d’une qualification sont pointés du doigt. Certains pensent que ce résultat est imputable aux responsables du football, mais d’autres tirent à boulet rouge sur les Ecureuils juniors inexpérimentés et leur staff technique. Ce faisant, beaucoup ignorent les conditions dans lesquelles l’équipe a été mise en place et la façon dont les préparatifs se sont déroulés pour aboutir à ce résultat.
En effet, sans championnats de jeunes, ni centres de formation dignes du nom, les responsables du football béninois ont engagé le Bénin dans les compétitions statutaires de la Confédération africaine de football. Dans la foulée, Valère Houandjnou de la Jeunesse athlétique d'Agonlin, Bruno Goudjo de l'Union sportive de Sème-Krakè et Rachad Chitou d’Avrankou Omnisports, ont été appelés à la rescousse pour prendre les rênes de cette formation junior, respectivement en tant que sélectionneur principal, adjoint et entraîneur des gardiens de but. C’est alors que, le directeur des compétitions de la Fédération béninoise de football (Fbf), Quentin Didavi, à travers un communiqué, avait invité les clubs de ligues 1, 2 et 3 à envoyer les jeunes joueurs, nés après le 1er janvier 1999 à prendre part le lundi 12 mars, au stade René Pleven d’Akpakpa à la première phase de sélection devant aboutir à la mise en place d’une équipe nationale junior. On était à deux semaines d’un déplacement sur Monrovia pour affronter le Liberia dans le cadre du match aller du premier tour de ces éliminatoires. Mais, le forfait du Liberia a fini par cacher les tares de cette préparation sans boussole. Qualifié sur tapis vert, le Bénin va jouer beaucoup de matchs amicaux face à des clubs nationaux, avec comme handicap principal une faible attaque. En dépit de cette faiblesse, l’équipe va sortir vainqueur de la double confrontation face à la Gambie après une défaite à Banjul (2-1) et une victoire (2-0) au stade René Pleven d’Akpakpa grâce à un doublé de Samson Akinyola qui sera absent pour le reste de la randonnée à cause d’un problème administratif, de sources proches de la Fbf.
Qualifiée au troisième tour face au Ghana, l’équipe s’est mise au travail avec deux mois de préparation axés sur des rencontres amicales à Cotonou, au Nigeria et une double confrontation soldée par deux défaites contre les juniors du Gabon. C’est dans cette lancée que les Ecureuils juniors ont perdu à Cape Coast (3-1) après avoir ouvert le score dès la trentième minute avant d’être contraints au nul (1-1) à domicile, synonyme d’élimination.
Redorer le blason du football à la base
Au regard du parcours et des performances de cette équipe, il est aisé de comprendre que cette formation a été mise en place à la va-vite, sans aucun travail à la base. D’abord, les sélectionneurs ont pris l’équipe tardivement alors même que le pays ne disposait pas d’un vivier de joueurs compétitifs pour les catégories d’âge.
Cette élimination doit interpeller les responsables sportifs au plus haut niveau de l’Etat afin de repenser le sport des jeunes et les championnats de catégories d’âge. Il va falloir éviter cette façon de sélectionner les joueurs dans les équipes nationales qui n’aboutit à rien depuis plusieurs décennies. L’organisation d’un championnat digne du nom, la création des académies de football et la promotion du sport scolaire et universitaire constituent, entre autres, des chantiers à explorer pour éviter les préparatifs fantaisistes afin de sortir le football de l’ornière. C’est la condition sine qua non pour éviter de sélectionner des joueurs avec de faux papiers ou avec des ‘’problèmes administratifs’’ comme Samson Akinyola.
Le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Ghana pour ne citer que ceux-là, ont fait du football des jeunes une priorité des écoles de football ou des académies. Si le Bénin envisage la participation régulière de ses équipes aux compétitions de la Confédération africaine de football et celle de Fédération internationale de football association, les autorités doivent revoir l’organisation et la gestion du sport-roi dans toutes les unités administratives à la base.