Après le Port autonome de Cotonou, la frontière de Hilla-Condji vient d’être dotée, à son tour, d’un guichet unique. Il a été officiellement lancé lundi dernier en présence de plusieurs personnalités, dont la ministre de l’économie maritime, le directeur général des douanes et droits indirects et la directrice générale du Conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB).
«La mise en place du guichet unique à Hilla-Condji souligne, d’une part, le dynamisme de la coopération entre l’Etat béninois et notre société au travers d’une société d’économie mixte où l’Etat a un important rôle à jouer et, d’autre part, la volonté du Bénin de se doter, à nouveau d’une technologie de pointe porteuse de progrès». Thierry Verdier, Directeur général de la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub) était tout heureux ce lundi matin, à la frontière de Hilla-Condji. Heureux et fier d’opérer, au Bénin, un système de plateforme dématérialisée, base de données permettant la simplification des procédures et formalités pour l’entrée, la sortie ou le transit des marchandises par voie maritime ou par voie terrestre. L’ambition est claire, dit-il : il s’agit de faciliter la vie des acteurs commerciaux et de transférer la complexité de l’action sur la plateforme Segub. Ceci, en permettant, d’une part, d’effectuer les démarches de nombre de services administratifs au travers d’une plateforme d’informations totalement sécurisée. Et d’autre part, en limitant le nombre de justificatifs à produire et en mettant fin aux demandes multiples de documents. «La mise en place de cet outil à la frontière est un évènement de marque, plaçant le Bénin au cœur d’un dispositif régional dont la priorité absolue est l’efficacité des procédures et l’amélioration de la fluidité du trafic sous régional », a souligné, par ailleurs, le Dg Segub.
Ainsi, après le Port de Cotonou, le poste frontalier de Hilla-Condji dispose depuis ce lundi matin de son guichet unique. L’évènement a mobilisé grand monde surplace. Des autorités de la douane béninoise, du ministère de l’économie maritime, du ministère des finances, des représentants d’institutions financières, des élus locaux etc. « La recette douanière de Hilla-Condji est une unité stratégique qui doit être efficace. Cette frontière mérite de notre part une attention particulière », affirme, Paul Tabé, le Dg Douanes. Il promet que cette réforme sera étendue aux autres unités douanières au plus tard fin trimestre 2014, invitant tout le personnel de Hilla-Condji à une appropriation totale de l’outil qui vient d’être installé. La ministre de l’économie maritime, Martine Françoise Dossa n’a pas, elle non plus, caché sa satisfaction et précisé, d’ailleurs, que le Chef de l’Etat est le principal initiateur du Segub et s’est beaucoup investi pour que cette technicité soit une réalité au Bénin. « Nous irons d’inauguration en inauguration et d’innovation en innovation pour mieux accompagner tous les chargeurs et opérateurs économiques du Bénin », a-t-elle rassuré, exhortant les uns et les autres au travail et à la promptitude en vue de construire une économie béninoise plus forte.
Mama Taïrou, Secrétaire général des commissionnaires agréés en douanes au Bénin
« Tout le monde est tenu de prendre le train en marche »
Il était visiblement l’un des hommes les plus heureux à l’avènement du guichet unique de la frontière de Hilla-Condji. Mama Taïrou, secrétaire général des commissionnaires agréés en douanes au Bénin a déjà goûté au bonheur de cet outil et en parle avec éloquence. «Je vous assure que ce guichet est un grand motif de soulagement pour nous autres commissionnaires agréés en douanes, car il facilite nettement les procédures », se réjouit-il. Si auparavant, il fallait parfois, 3, 5, voire 7 jours pour remplir les formalités douanières, elles sont aujourd’hui ramenées à une heure de temps. Appréciant, notamment l’apport informatique, le Sg Mama Taïrou a indiqué que le système de payement est désormais très fiable et très sécurisant. «La célérité et l’équité dans les traitements sont aussi de grands motifs de joie pour nous, car aujourd’hui avec les mêmes marchandises, nous payons les mêmes taxes, non plus à des individus, mais à la banque», clame-t-il. L’autre constat qu’il fait est l’esprit de solidarité et de nationalisme au niveau des agents de la douane béninoise dans le cadre des réformes qui s’opèrent pour une meilleure gestion des recettes de l’Etat. «Il y a tellement de changements qui font que tout le monde est aujourd’hui tenu de prendre le train en marche », a-t-il conclu.
