Le ministre de l’industrie et du commerce Serge Mahouwèdo Ahissou a procédé à l’ouverture des travaux d’un atelier portant sur le bilan de la campagne de commercialisation 2017-2018 des noix de cajou. C’était hier, jeudi 16 août 2018 à l’hôtel Kobourou city de Parakou, en présence des producteurs et productrices des noix de Cajou, des acteurs de la chaîne de commercialisation ainsi que les Partenaires techniques et financiers.
Les travaux d’un atelier portant sur le bilan de la campagne de commercialisation 2017-2018 des noix de cajou qui se tient depuis hier à Parakou, répondent à l’ambition du gouvernement qui est de relever le défi de développement de la filière cajou et de contribuer au renforcement des bases de l’économie béninoise. Ceci, à travers un certain nombre de réformes et de mesures nécessaires pour assurer la contribution de ce produit à l’amélioration de la croissance économique du Bénin. Au début des travaux, le ministre de l’industrie et du commerce, Serge Ahissou, s’est réjoui de cette session qui permettra aux producteurs d’améliorer les « performances peu reluisantes » constatées dans la filière anacarde au cours des dernières années. En effet, la production a été estimée, en mars 2016, à 124.000 tonnes avec un rendement qui varie entre 300 et 400 kg/ha, selon une étude récente du Projet d’Appui à la Diversification Agricole de mars 2016. Des rendements très faibles, comparés à ceux de la sous-région, comme celles de Ghana qui ont atteint 900 kg. Outre la question de la production, s’ajoutent aussi les problèmes liés à l’approvisionnement et au financement. Selon les explications du ministre, Serge Ahissou, la forte pression de la demande internationale sur la production nationale crée des difficultés d’approvisionnement des usines béninoises qui tournent en deçà de leur capacité et devient une menace pour le développement de l’industrie au Bénin. Un autre constat, continue le ministre, est que, la campagne de commercialisation des noix de cajou au Bénin est une occasion pour développer des vices, notamment le vol, la duperie et bien d’autres pratiques malsaines. A titre d’exemple, cite-t-il, des acteurs formels et informels se côtoient et créent une longue chaine d’intermédiaires érodant ainsi les revenus des producteurs et d’autres acteurs. « L’exportation des noix de cajou au Bénin est dominée par des personnes physiques qui font du camouflage de leurs activités en complicité avec certaines sociétés béninoises pour contourner ou mieux échapper à la réglementation en matière d’exportation et au fisc », dénonce le ministre Serge Ahissou. « Cette photographie de la filière nous oblige à prendre les dispositions pour sauvegarder et développer la filière cajou. Dans ce contexte, les réflexions de cet atelier trouvent leur fondement et leur sens. Elles s’inscrivent dans la poursuite des idées formulées déjà depuis la précédente campagne avec pour but de prendre des textes réglementaires pour encadrer la commercialisation et créer ainsi un cadre institutionnel de gestion de la filière », rappelle –t-il avant de convier les acteurs à donner le meilleur pour le développement de la filière cajou au Bénin.