A six mois des législatives, les formations politiques de l’opposition sont moins visibles. Alors que la mouvance présidentielle multiplie les blocs, l’opposition agit comme si les prochaines élections n’ont aucun enjeu.
La mouvance présidentielle occupe le terrain depuis quelques semaines. Il n’y a plus de semaine où on n’enregistre d’activité politique dans le rang des forces proches du pouvoir. Au moins trois blocs politiques doivent voir le jour en prélude aux législatives de 2019. Il y a la ‘’Dynamique unitaire’’, le Bloc progressiste et un troisième dont le Parti du Renouveau démocratique (Prd) devrait rester l’un des piliers. De nouveaux partis politiques se créent chaque semaine et se rallient chacun à l’un des blocs cités. Pendant ce temps, c’est presque le calme plat du côté de l’opposition. A presque six mois des législatives, aucune formation de cette obédience politique ne s’affiche réellement ni n’affirme ses réelles prétentions. En tout cas, l’opposition politique qui a bien des raisons d’affûter ses armes en attendant mars 2019, chôme manifestement. Alors que s’inspirant de la nouvelle Charte des partis politiques, l’on va vers les grands regroupements politiques, et la majorité présidentielle s’organise déjà pour. Or, ceux qui critiquent la gestion du président Patrice Talon semblent se limiter à des conférences de presse et déclaration. Pas d’action concrète vers la fédération des forces de ce côté-là. Le parti Restaurer l’espoir de Candide Azannaï ou encore l’aile Soglo de la Renaissance du Bénin peuvent-ils aller chacun seul aux législatives avec ce qu’impose la nouvelle Charte des partis politiques aux animateurs des formations politiques comme nouvelles conditions de création et d’existence qui nécessitent d’énormes moyens financiers et de nombreuses ressources humaines. Il faut en effet 15 membres fondateurs par commune et donc un budget conséquent pour faire face aux pièces à légaliser pour le dépôt des dossiers. Dans l’opposition, il y a également le parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui ne devrait pas souffrir de moyens. Ancienne alliance de partis politiques au pouvoir, la formation a eu le temps de faire asseoir un réseau dense d’hommes de confiance. Elle profite de la popularité de l’ancien président Yayi Boni et devrait faire face sans difficulté aux obligations financières imposées par la nouvelle Charte des partis politiques. Même seul, le parti Fcbe devrait pouvoir aller aux élections législatives. Mais il n’en demeure pas moins que d’autres formations politiques entrent en négociation avec les Fcbe pour un regroupement d’envergure. Jusque-là, en tout cas, rien d’officiel. Il en est de même pour l’Union sociale libérale (Usl) que dirige l’homme d’affaires Sébastien Ajavon. Le nouveau parti est fait de nombreux mouvements et d’anciens partis politiques. Son leader, Sébastien Ajavon ne manque pas d’assise sur le terrain. Troisième meilleur candidat lors de la dernière présidentielle, il dispose de nombreux atouts pour donner des chances aux candidats de sa liste en 2019. L’Usl ira-t-elle seule aux élections ? Ira-t-elle en fusionnant avec d’autres ? Bref, comment ces formations de l’opposition Comment comptent-elles s’organiser pour affronter la mouvance présidentielle qui a sans doute une longueur d’avance sur elles? L’Usl et le parti Fcbevont-ils s’unir pour maximiser leurs chances? Quelles sont réellement leurs stratégies pour arracher le contrôle du Parlement l’année prochaine? Autant d’interrogations que les choix de l’opposition permettront peut-être de comprendre dans les prochains mois. Il faudra visiblement attendre encore longtemps avant de voir le premier bloc politique de l’opposition.