Editorial : RB, le décodage d’un communiqué

Publié le jeudi 23 aout 2018 | Autre presse

© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
La présidente fondatrice de la Renaissance du Bénin, Rosine Soglo et le président d’honneur Nicéphore Soglo font une sortie médiatique et réaffirment leur paternité sur la Rb
Cotonou, le 18 mai 2018. Lors de cette sortie, Ils ont reçu pour l’occasion, le soutien de nombreuses personnalités politiques notamment : Philippe Noudjènoumè, Basile Ahossi, Léonce Houngbadji, Candide Azanaï, Joseph Tamègon, Maxime Houédjissin

Le phénomène n’est pas nouveau. Rejoindre la ‘’Rupture’’ avec ses clics et clacs après avoir eu une position viscérale est monnaie courante depuis 28 mois au Bénin.

En la matière, la liste est longue, celle de ceux qui ont eu une position radicale avant d’avoir une entrée intime dans l’espace privilégié du ‘’Bénin révélé’’. Mais la RB aille Rosine Soglo refuse d’aller ressentir et vivre sans restriction cet air du ‘’Nouveau départ’’. Et il suffit de lire entre les lignes, le dernier communiqué dudit parti.

Pourquoi Rosine Soglo tient une dynamique politique tranchée depuis l’avènement de Patrice Talon ? Dans l’éditorial du jour, cette question sera analysée.

« …La Renaissance du Bénin, l’unique, la seule, la vraie, l’authentique, porte un démenti ferme et formel contre cette intoxication tendant à troubler l’esprit des militants et à semer la confusion en leur sein, au sein de nos sympathisants, et à l’égard de nos partenaires politiques… ». Voilà un extrait du cinglant communiqué de la Renaissance du Bénin obédience Rosine Soglo qui a démenti une certaine allégeance au pouvoir de Patrice Talon. Quelles peuvent être les motivations de cette position cavitée ?

D’abord, il y a le contexte dans lequel nous sommes, celui de la manipulation de l’opinion. Et ici, on est dans le cadre d’une dictature qui déferle sur tout comme une force solide et sûre d’elle-même. Et quand Rosine Soglo revient d’un bilan de santé et porte l’estocade à la ‘’Rupture’’ en dépit de sa puissance de feu, il était opportun de la discréditer. Ceci explique-t-il cela ?

Ensuite, depuis l’échec de la révision de la Constitution, le 4 avril 2017, Rosine Soglo a su définir un prédicat, celui de cautionner l’achat de consciences. Si la même baronne de la politique béninoise en vient à être d’emblée en déphasage avec cette position forte, c’est que son exemplarité va s’étioler. Elle et son parti en sont conscients qu’ils ne peuvent ni adouber les clauses ni blinder le style actuellement en vogue.

En outre, la RB aile Rosine Soglo doit tenir compte de son épaisseur historique. En effet, après les contingences survenues lors du mariage d’intérêt de ce parti avec le régime défunt, la RB qui a tiré leçon de son arrimage avec Boni Yayi ne peut reprendre les mêmes erreurs. La RB est consciente que si sa position change par rapport à sa clarification des postulats politiques radicaux, elle subira les sanctions de son électorat. Si la RB veut garder ses chances intactes à la veille des législatives de 2019, c’est qu’elle soit en phase avec ses principes de départ.

L’autre élément déterminant qui pourrait découler de ce ton véhément suite à ce communiqué de la RB, c’est qu’il ne faut pas oublier le cumul des précédents illégaux contre ce parti. En effet, face aux manœuvres diaboliques pour arracher ce parti à ses géniteurs, la RB ne peut en aucun cas rejoindre ses ennemis (tendance Zinzindohoué) pour diner au balcon.

Il ne peut en être autrement, car le changement de cap sera comme un avis assimilé à une modalité d’exercice de violation des actes légaux d’un parti. Dans ce cas, quand on tente de décapiter un parti comme la RB de la sorte, que doit-elle faire ? C’est de résister contre le pouvoir qui cautionne une telle forfaiture et qui viole la portée contractuelle de l’Etat.

En la matière, la RB a bien compris les enjeux. Sa position intransigeante n’est que le continuum de ce combat commencé le 4 avril 2017.

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