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Télécommunications au Bénin : Communiquer vous coûtera désormais plus cher à compter d’août 2018

Publié le vendredi 24 aout 2018  |  aCotonou.com
L`addiction
© Autre presse par DR
L`addiction au téléphone portable est un phénomène planétaire
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Le Bénin sera révélé bon gré mal gré même sans votre volonté. Navré de commencer ma publication par cette boutade. J'ai le triste regret d'annoncer aux utilisateurs de GSM et à la communauté 2.0 du Bénin que les services voix, SMS et internet leur coûteront encore plus chers. Ainsi en a décidé le gouvernement béninois qui fait pourtant la promotion du numérique un axe stratégique pour révéler le Bénin.

En plus de la TVA à 18% qui pèsent sur les communications électroniques, les consommateurs béninois devront s'acquitter d'une contribution additionnelle du 5% sur le montant hors taxe des communications, portant ainsi à 23% le montant des contributions fiscales dues par les consommateurs. C'est ce qu'il faut lire du décret présidentiel 2018-341 du 25 juillet 2018 auxquels le chef de l'Etat et ses ministres sectoriels y ont apporté leur seing.

Un malheur n'arrivant jamais seul, comme si ça ne suffisait au gouvernement de la Rupture, le même decret a institué une taxe de 5F par Mo (lire Méga octet) consommé par les utilisateurs des services OTT (lire Over The Top) tels que Facebook, Whatsapp, Twitter, Viber, Telegram, etc....
Prenons par exemple Adjoua qui a une consommation mensuelle de 1Go (lire 1 Giga octet) elle devra désormais débourser chaque mois 5.000 francs supplémentaires. Prenons encore un autre exemple Cossi, qui est webmaster, donc qui utilise intensivement internet pour télécharger ses applications ou autres services. S'il consommait 5Go par mois il devra casquer 25.000 francs de plus pour payer une taxe dont il ignore la destination. Aura-t-il une meilleure connexion ? C'est moins sûr !

Les amateurs de films vidéos ou de musique devront désormais casser la tirelire s'ils veulent conserver leurs habitudes. N'est ce pas du racket ? Le mot serait peut être faible pour qualifier ce nouvel impôt dont la naissance et la célérité de la mise en place perturbent les acteurs de l'écosystème des télécommunications au Bénin mais bientôt les consommateurs.

Sans préjuger de l'utilité de ces contributions, le décret reste silencieux sur la destination des recettes de ces contributions. Il ne serait pas superfétatoire de mentionner que la proposition de taxation des prestations de télécommunications n'émane pas de la ministre sectorielle mais du ministre des finances.

Cyniquement, pour se prémunir des critiques acerbes contre cette gouvernance qui lutte contre les pauvres et non contre la pauvreté, l'équipe de la Rupture n'a rien trouvé d'autre comme formule que de le racket des Béninois.

Quand des décisions sont prises au plus haut sommet avec autant d'écueils, dans la célérité et sans la maturité intellectuelle et technique, il faut s'interroger de la qualité de la gouvernance. À titre illustratif, je citerai 2 situations:

- le décret ne mentionne pas les personnes exonérées (sous entendu les personnes publiques) des contributions. Certaines administrations de l'Etat souscrivent aux services internet auprès des fournisseurs d'accès à internet. Seront-ils redevables de cette contribution additionnelle puisque les recettes retournent dans une caisse commune?

- des bornes de wifi sont en accès gratuit dans les grandes villes, du Bénin,ce qui permettait aux jeunes sans grand moyen de se connecter sans grever leur budget. Conséquence d'une mesure de taxation des communications OTT, les opérateurs de ces réseaux wifi mettront un terme à la gratuité des services pour ne pas avoir à supporter la charge fiscale des communications.

À qui profiterait finalement ce décret ?
Très certainement pas au gouvernement qui veut faire d'internet un pilier de la modernisation du Bénin. Nous savons l'importance aujourd'hui de l'internet dans des secteurs tels que l'Education, la Santé, les échanges avec l'administration,etc... Je suis encore certains que des jeunes, victimes expiatoires de ce décret viendront jeter leur bile sous cette publication qui défend pourtant l'intérêt général.

Après les péages, les télécommunications, quel secteur régalien fera l'objet du nouveau racket des SAIGNEURS de la RUPTURE?

DEA
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