Invité sur l’émission Ma part de vérité de ce dimanche, le bâtonnier Jacques Migan donne ses appréciations sur l’ordre du jour de la troisième session extraordinaire qui s’ouvre ce lundi 27 août 2018 à l’Assemblée nationale.
Environ douze points sont inscrits à l’ordre du jour de la troisième session extraordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2018. Plusieurs polémiques sont nourries autour de certains points clés. Des sujets sur lesquels le bâtonnier Jacques Migan a donné son point de vue. Tout d’abord, il dit son satisfécit aux députés et surtout au chef de l’Etat car, selon lui chacun dans son camp travaille réellement pour l’avancée du pays. « Nous sommes à la veille d’une session extraordinaire. On a beau dire mais les honorables députés travaillent. Dans le même temps où le gouvernement est dans les réformes, les députés en font les leurs ». Il se dit heureux que sur certains points, les députés arrivent à s’accorder leurs points de vue. « Il y a eu un consensus et c’est ce consensus que j’apprécie chez les députés. L’Exécutif est dans son rôle et les députés aussi dans leur rôle afin que le pays avance réellement comme l’a voulu le peuple en leur confiant ces responsabilités ». Abordant la question sur l’encadrement du droit de grève dans l’enseignement, l’avocat se dit satisfait de cet engagement. « Avant que les gens ne parlent d’encadrement ou de retrait de droit de grève, il faut aller au consensus », souligne Jacques Migan.
Il propose cette méthode puisque selon lui, « il faut qu’il n’y ai pas de grèves sauvages, de grèves qui paralysent le pays pendant longtemps ». Me Jacques Migan estime par ailleurs que logiquement, « Il y a certains secteurs comme le souhaite la loi, qui peuvent ne pas bénéficier du droit de grève. Et c’est ce que font les députés. Il faut qu’en même qu’on aille à une concertation pour y arriver au consensus ». Néanmoins, déplore le bâtonnier, « on a tendance à croire que les députés restent dans leur coin et ils nous sortent quelque chose ». Cela n’entache pas selon lui le rôle qu’ils jouent sans repos pour faire passer les lois. « Quelque part, ils font de leur mieux. C’est le cas de la loi portant charte des partis où il y a eu le consensus et le vote s’est passé normalement », indique-t-il.
Autres points à polémiques
« On ne peut pas modifier la loi portant charte des partis et ne pas toucher le code électoral », insiste le bâtonnier. Selon Jacques Migan, « C’est le code qui va nous orienter sur comment doit se dérouler les choses ». En ce qui concerne le quota indiqué pour le moment qui est de 200 millions FCFA, Me Migan pense que « c’est une loi qui vise le regroupement comme l’indique la charte. Si vous avez les moyens de votre politique vous pouvez avoir même 20 partis. Seulement, il faut que les textes soient respectés », soutient-il. L’avocat ne pense pas qu’il faille supprimer ce montant mais le maintenir pour montrer que chacun doit avoir les moyens de ses ambitions. Il martèle que, « pour les 200 millions, il faut maintenir. C’est une liste et ce n’est pas un individu qui paye. C’est le parti qui paye. Le choix que vous faites pour être député, c’est un choix qui vous démarque des autres. Vous devriez avoir les moyens de votre ambition ».
Le bâtonnier pense que « par rapport au code électoral, si vous allez dans le Bénin profond et vous expliquez aux gens, ils comprennent ». Ce n’est donc pas pour lui, important de nourrir la polémique. En ce qui concerne l’exclusion cachée des anciens chefs d’Etat dont parlent plusieurs concitoyens, Jacques Migan estime qu’il faudrait que « les compatriotes comprennent, que quand vous êtes président et vous bénéficiez des avantages de l’Etat, il faut que vous ne discutiez plus avec les gens qui n’ont rien bénéficié ». Il donne l’exemple d’un ancien président déjà à la retraite pour élucider son argument. « Vous ne pouvez pas dire qu’après 70 ans, où la loi ne permet pas que vous soyez président, et vous estimez être député malgré vos avantages », soutient-il. C’est fort de ça, selon lui, que les gens disent que ce n’est pas normal. « Je suggère qu’on oublie cet aspect même. Si quelqu’un veut aller aux élections, il n’a qu’à y aller. Il y a un honneur, sa conscience l’interpellera. Si vous avez atteint un certain niveau, on devient une référence », explique-t-il.
L’autre sujet est relative au quitus fiscal que les gens exposent comme des exclusions aussi. « Comment voudriez vous être député ou président sans ne pas honorer des engagements citoyens. Vous devrez être un honorable. Vous devrez être un modèle pour les citoyens », estime le bâtonnier.
Le point non moins important abordé par le bâtonnier est celui de la poursuite de certains anciens ministres. Il indique que c’est parce qu’ils ont géré et on reproche des choses à leur passage qu’on veut qu’ils s’expliquent. « Ils n’iront pas chercher des gens qui n’ont pas géré pour les écouter. Si vous avez mal géré vous devriez être prêt à répondre. Ils doivent eux mêmes demander leur levée d’immunité pour se justifier. S’ils sont impliqués, ils répondent ; dans le cas contraire, ils seront libres », estime-t-il.